Le 19 août 2000 était signé le protocole d'accord entre Sonatrach et Cepsa portant création d'une société d'étude et de promotion du gazoduc Algérie Europe via l'Espagne, dénommée Medgaz. Le projet auquel se sont ensuite associés GDF, TotalFinaElf, BP, Endesa et ENI, doit acheminer, sur 200 km, du gaz algérien depuis Hassi R'mel vers la ville espagnole d'Almeria via Beni-Saf, à la faveur d'un débit de 8 milliards de m3 /an. Le niveau de participation de Sonatrach dans ce projet est de 20%. Sur le territoire espagnol, il sera connecté au gazoduc Almeria-Albacete (l'Algérie est le premier fournisseur de gaz à l'Espagne). Cette connexion permettra de livrer du gaz aux autres pays européens. Le projet inclut également un raccordement au réseau français. Medgaz est ainsi considéré comme l'un des projets structurants à caractère intercontinental les plus importants pour l'Algérie en ce sens qu'il a été inclus dans la liste des projets d'intérêt prioritaire au sein de la planification des grandes infrastructures énergétiques prévues par la Commission européenne. De même qu'il permettra d'améliorer la qualité et la diversification des infrastructures et de fourniture de gaz naturel en contribuant à la consolidation du marché intérieur de gaz au sein de l'Union européenne. L'intérêt du projet réside, en outre, dans le fait qu'il est de nature à «augmenter la sécurité d'accès et de fourniture par une route additionnelle directe, sans interposition de pays tiers, tout en considérant l'impact économique». L'investissement nécessaire à la réalisation du gazoduc sous-marin a été estimé à 630 millions d'euros, mais il s'avérera plus important que cette estimation. La mise en œuvre de ce projet a été retardée en raison de contraintes de parcours. Il s'agit essentiellement de la volte-face espagnole après que les autorités eurent décidé de revoir les termes du contrat en voulant imposer de nouvelles conditions en termes de commercialisation et d'actionnariat. Des conditions auxquelles leurs homologues algériennes ont refusé de se soumettre. Il aura fallu un arbitrage international, à savoir celui de la Commission européenne auprès de laquelle la partie algérienne avait introduit plusieurs recours, pour trancher au final en faveur de celle-ci. Outre Medgaz, l'Algérie a à son actif un autre projet quasiment d'une tout aussi importante envergure : Gassi Touil, qui reliera l'Algérie à l'Italie, via la Sardaigne. Ce projet a été conclu par Sonatrach, Repsol et Gas Natural. Lancé en 2004, le projet de liquéfaction de Gassi Touil a nécessité un nvestissement initial d'environ 2,3 milliards d'euros. Prévu initialement pour 2009, il ne sera finalement pas fonctionnel avant 2013. Il s'agit, ainsi, du projet le plus important attribué par l'Algérie à un consortium international, en ce qu'il inclut l'exploitation et la commercialisation en passant par la production de 4 millions de tonnes par an de gaz liquéfié. Mais, ce projet traversera, à son tour, des zones de turbulence liées cette fois-ci à des retards dans les délais de réalisation, en raison, avaient évoqué les compagnies espagnoles, de difficultés techniques. Si bien qu'en 2007, l'Etat algérien avait décidé de rompre unilatéralement le contrat qui le liait à ces dernières non sans que l'ajournement du projet engendre des préjudices pour la partie algérienne, en termes de retards fiscaux. Du coup, Sonatrach a été confrontée à la situation de ne pas tenir ses engagements vis-à-vis des tiers relatifs au gaz liquéfié. Une procédure d'arbitrage est alors déclenchée par l'Algérie auprès du tribunal d'arbitrage international de Genève qui avait décidé que «personne ne devait rien à personne» et que le contrat pouvait légalement être annulé. L'Algérie reprend alors seule le projet en 2007. M. C.