C'est la dernière ligne droite pour le projet Medgaz. La décision d'investissement pour la réalisation d'un des plus importants projets structurants et qui devrait entrer en fonction à la fin de l'année 2008, sera signée jeudi à Madrid lors de la réunion du conseil d'administration de la société Medgaz. Une réunion décisive puisqu'elle devra définir et de manière définitive le montant de l'investissement portant sur la construction du tronçon sous-marin du gazoduc situé dans les eaux internationales (200 km), la participation de chaque partenaire dans le projet en fonction des quantités de gaz achetées, et l'adjudication des contrats pour la réalisation des travaux. Cette réunion devrait également entériner la majorité de l'actionnariat de Sonatrach au sein de la société Medgaz. En effet, ayant une part initiale de 20 % dans le projet Medgaz, la compagnie nationale des hydrocarbures, a acquis de nouvelles actions pour devenir actionnaire majoritaire dans la société chargée de réaliser et d'exploiter le futur gazoduc sous-marin devant relier l'Algérie à l'Espagne. Le P-DG de la société nationale des hydrocarbures Sonatrach, M. Mohamed Meziane, a indiqué récemment que la participation de sa société atteindrait environ 36 % du capital de la société et ce, en fonction des quantités de gaz achetées par chaque partenaire dans le projet. Il expliquera en outre qu'après le récent retrait du projet des deux partenaires, le français Total et le britannique BP, qui détenaient 12 % chacun dans le projet, la configuration de Medgaz a été modifiée. Il faut dire que grâce à ce gazoduc sous-marin, l'Algérie devrait pouvoir approvisionner en gaz l'Espagne et d'autres pays européens. Aussi, les partenaires de Sonatrach sur ce projet sont des compagnies européennes à l'image des entreprises espagnoles Cepsa, Endesa et Iberdrola et la compagnie française Gaz de France (GDF). GDF a d'ailleurs signé à l'occasion de la visite du ministre français de l'Economie et des Finances, M. Thierry Breton à Alger le 11 décembre courant, un contrat d'achat de gaz de près d'un milliard de m3 à travers le futur gazoduc, élevant le volume global déjà vendu par Sonatrach à près de 5,2 milliards de m3. Le reste (quelque 2,8 milliards de m3) sera écoulé sur les marchés espagnol et français. Auparavant, les partenaires espagnols avaient signé des contrats similaires. C'est ainsi que Cepsa et Endesa ont signé des contrats pour un volume de 1,6 milliard de m3 chacune, et Iberdrola 1 milliard de m3. Long de 1 050 km, (550 en territoire algérien, 200 sous la mer et 300 en territoire espagnol), Medgaz aura une capacité initiale de 8 à 10 milliards de mètres cubes par an, extensible à 16 milliards de m3. Il sera, par ailleurs, accompagné par la pose de lignes de communication en fibre optique et de câbles pour le transport d'électricité produite en Algérie et destinée au marché européen. L'entrée en service du gazoduc, qui ouvre une nouvelle route d'exportation du gaz naturel algérien vers l'Europe via l'Espagne, est prévue fin 2008 début 2009. Aussi, les travaux du gazoduc en territoire algérien sont bien avancés, et la partie on shore sera prête l'année prochaine. Quant à la partie sous-marine, elle serait également en bonne voie puisqu'une option a déjà été prise pour l'acquisition des tubes. Lors de la signature du contrat avec GDF, le P-DG de Sonatrach a souligné que la fiabilité de ses approvisionnements gaziers à long terme, fait de la société nationale des hydrocarbures un ''partenaire de choix qui contribue à la sécurisation des approvisionnements en gaz de l'Europe''.