La phase de réalisation du projet transcontinental de gazoduc, Medgaz, devant relier Beni Saf, en Algérie, à Almeria, en Espagne, peut commencer. En effet, le conseil d'administration de Medgaz S.A a signé, jeudi, à Madrid, la "décision ferme d'investissement" pour la réalisation de ce projet. Selon le communiqué de Sonatrach annonçant l'événement, "cette décision marque la fin de la phase contractuelle du projet et le début de la phase de construction du gazoduc Medgaz". L'investissement nécessaire à la réalisation du gazoduc sous-marin a été estimé à 630 millions d'euros. Pour la société Medgaz, ce projet "stratégique autant pour l'Algérie et l'Espagne que pour le reste de l'Europe", constitue la voie d'approvisionnement la plus économique pour le sud de l'Europe, puisqu'il rapprochera le gaz naturel algérien à travers une liaison directe, ce qui contribuera à améliorer la sécurité de l'approvisionnement, a indiqué la société dans un communiqué rendu, public à Madrid, à l'issue de la signature de la décision d'investissement. La société a, par ailleurs, noté que les avantages que présente le futur gazoduc sont attestés par des observateurs internationaux, tels que l'Observatoire méditerranéen de l'énergie où la société de consultants dans le domaine de l'énergie Wood Mackenzie. Elle a rappelé, à ce titre, que le projet a été classé, dans la révision de la planification des secteurs de l'électricité et du gaz en Espagne pour la période 2005-2011, dans la catégorie ''A'' (prioritaire), et a été inclus aussi par la Commission européenne sur la liste des ''Projets d'intérêt commun'', dans le cadre des Réseaux transeuropéens de l'énergie (TEN). La nouvelle structure d'actionnariat de la société Medgaz, déterminée à partir d'accords relatifs à l'approvisionnement en gaz naturel conclus entre Sonatrach et ses différents partenaires, consacre Sonatrach comme actionnaire majoritaire avec 36%, suivie de Cepsa et Iberdrola (20 % chacune), Endesa et Gaz de France (12 % chacune). Cette revue à la hausse des actions détenues par Sonatrach a été rendue possible, après le retrait des compagnies britannique BP et française Total de l'actionnariat de Medgaz (12% des actions du capital de la société chacune). Leurs participations ont été rachetées par le reste des associés, en accord avec lesdits statuts. Concernant cette partie offshore du gazoduc, sa distance est de 210 km, avec une section centrale sous la Méditerranée atteignant une profondeur maximale de 2.160 mètres. Ce gazoduc sera raccordé, côté algérien, à celui de Hassi R'mel -Béni saf (550 km) en construction par Sonatrach, alors qu'en Espagne, il sera relié au gazoduc Almeria-Albaceta (300 km) appartenant à la société Enagas qui se chargera, à son tour, de son raccordement au réseau gazier espagnol et européen. S'agissant de la partie algérienne, la première phase Hassi R'Mel - Sougueur est déjà réalisée et la seconde, jusqu'à Beni Saf, est en cours de construction pour un investissement total de 550 millions de dollars. Par ailleurs, le consortium Medgaz assurera la construction et la gestion d'une station de compression à Beni Saf (Algérie), point de départ du pipeline, et d'un terminal de réception à Almeria (Espagne), point d'arrivée. D'un coût total estimé 900 millions d'euros, l'ouvrage doit être achevé en 2009. Les travaux de réalisation et de construction débuteront à la fin de l'année prochaine (2007), précise le communiqué de Sonatrach. Le gazoduc aura une capacité de 8 milliards de m3/an. Avec la récente signature de l'accord de vente de près d'un milliard de m3 de gaz à GDF via le Medgaz, le volume global déjà vendu par Sonatrach s'élève à près de 5,2 milliards de m3. Le reste (environ 2,8 milliards de m3) sera écoulé par Sonatrach sur les marchés espagnol et français. Les trois partenaires espagnols ont déjà acheté un total de 4,2 milliards de m3 : Cepsa (1,6 milliard de m3), Iberdrola (1,6 milliard) et Endesa (1 milliard).