L'instabilité des marchés internationaux de l'énergie, notamment les prix dérisoires du gaz, rehausse d'un cran l'importance de la classique réunion du GNL 16 qui se tiendra cette fois-ci à Oran du 18 au 21 avril prochains. Espace idoine pour explorer les voies et moyens à mettre en œuvre pour développer les technologies de production gazière dans le monde, de booster les investissements dans le secteur et de tracer les stratégies nouvelles pour le marché du gaz, la réunion d'Oran explorera inévitablement la possibilité d'une organisation des pays producteurs de gaz. Une organisation susceptible de fixer un plafond de production pour juguler les surplus trop abondants sur les marchés gaziers. La problématique des prix du gaz tombés au plus bas, 4 dollars par BTU (British Thermal Unit), ces derniers mois, à cause d'une forte production de gaz non conventionnels aux Etats-Unis, nécessite une stratégie d'un front commun des pays producteurs de gaz. Le Forum des pays exportateurs de gaz qui se tiendra, lui, le 19 avril, dans le Centre des conventions d'Oran, essayera de profiler les prémices d'une stratégie commune. Le prix exemplaire pour le gaz serait, selon le premier responsable du secteur, celui du baril de pétrole divisé par six. L'Algérie, un des plus importants producteurs de cette source d'énergie, a réussi jusque-là de grands challenges à travers l'augmentation de ses capacités d'approvisionnement du marché gazier de l'Europe, libéralisé depuis 1998. Le hic reste le nombre croissant de fournisseurs du marché européen, d'où la nécessité de repérer de nouveaux partenaires et de nouvelles destinations d'exportation. La rencontre d'Oran n'est donc en réalité qu'une réunion technique des experts mondiaux et des représentants des majors pour tenter de démêler l'écheveau de l'avenir du marché liquéfié du gaz et, par ricochet, ses implications sur le marché spot. Le défi à relever aujourd'hui, pour l'Algérie, est celui de parvenir à attirer des investisseurs pour amortir les coûts très élevés de la liquéfaction. Une fois ce défi relevé, on pourra alors parler de commercialisation, à l'image de celle du pétrole sur le marché spot. L'opération de séduction engagée à travers l'organisation de ce rendez-vous mondial se révèle plus que coûteuse. Le gouffre financier que s'est avéré être le chantier de la préparation de cette rencontre, notamment la construction du Centre des conventions d'Oran et ses infrastructures annexes, la location des deux bateaux-hôtels et l'opération de rafistolage de la ville, doit être impérativement couvert. La rentabilisation de ces édifices plus que coûteux en est la clé. G. H.