Photo : S. Zoheïr Par Faouzia Ababsa On en sait un peu plus sur le crédit immobilier à taux bonifié consacré par la loi de finances complémentaire et précisé par le décret exécutif promulgué le 14 mars dernier par le gouvernement. En effet, les banques ont tenu récemment une réunion pour examiner les modalités d'octroi du crédit et uniformiser les procédures. Djamel Bessaa, P-DG de la CNEP-Banque et président de l'Association des banques et établissements financiers l'a annoncé hier sur les ondes de la Chaîne III. Une deuxième réunion ayant regroupé les représentants des banques, du ministère des Finances et du ministère de l'Habitat s'est tenue il y a une semaine. C'est ainsi qu'ont été déterminés les critères d'éligibilité au crédit immobilier à taux bonifié pour les logements promotionnels collectifs et les logements ruraux réalisés par des promoteurs publics ou privés. Pour les premiers, il faut que ce soit des logements collectifs (R+3 au minimum), d'une superficie maximale de 100 m2, dont le coût ne devrait pas dépasser 100 000 DA le m2. Quant au coût du logement lui-même, il ne doit pas excéder 12 000 000 DA. Pour les logements ruraux, M. Bessaa a indiqué que la liste des communes rurales n'a pas encore été établie. Avec cette précision de l'«Invité de la rédaction» selon laquelle les logements éligibles au crédit immobilier à taux bonifié doivent être neufs. En plus clair, ceux qui sont sur le marché secondaire ne sont pas concernés par cette nouvelle formule. Quant aux catégories de salariés éligibles au crédit, les critères ayant été déjà fixés par le décret exécutif de mars dernier, le P-DG de la CNEP les a juste rappelés en disant qu'il s'agissait de revenus inférieurs ou égaux à six fois le SNMG et ceux dont les revenus sont supérieurs à six fois le SNMG et inférieurs à douze fois le SNMG. Pour la première catégorie, le taux bonifié est de 1% par an. Pour la seconde, il est de 3%. Pour l'invité de la radio la formule de crédit a été élargie, revue à la hausse en termes de revenus. Aussi, avec des revenus de 190 000 DA, «l'écrasante majorité des salariés peuvent bénéficier de ce crédit». Ce que ne dit pas M. Bessaa, c'est que très peu de travailleurs perçoivent ce salaire. En revanche, la majorité sont rémunérés à une moyenne de 25 000 DA. Et même si le crédit accordé est à concurrence de 90% du coût du logement, très peu de postulants pourraient bénéficier d'un prêt à ce pourcentage et avoir la possibilité de verser un apport de 10% quand on sait que la moyenne des prix du logement est de 8 millions de dinars. Le P-DG de la CNEP ajoutera que l'opération de réception des dossiers débutera la semaine prochaine. Les banques n'ayant pas été instruites et dotées de tous les éléments d'information avant la tenue des deux réunions susmentionnées. 12 banques, 6 publiques et 6 privées, sont concernées par ce nouveau produit. Précisons enfin que le décret exécutif n'a pas d'effet rétroactif. Tout comme le crédit ne concerne que les particuliers.