L'Iran entame aujourd'hui des manœuvres militaires défensives au cours desquelles des missiles de croisière et d'autres armes seront testés. Ces exercices terrestres, aériens et navals ont pour objectif de tester les capacités de l'armée iranienne à «préserver la sécurité du golfe Persique, du détroit d'Ormuz et du golfe d'Oman». «Des missiles iraniens et d'autres armes seront utilisés pour tester les capacités de défense de l'Iran», a dit le général Hossein Salami, chef adjoint des troupes d'élite. Près de 30% de la production mondiale de pétrole provient de la région du Golfe et une grande proportion transite par le fameux détroit d'Ormuz qui est d'une importance stratégique en cas de conflit. Lors d'un défilé organisé dimanche dernier à l'occasion de la Journée de l'armée, les autorités iraniennes ont exposé des missiles Ghadr 1, d'une portée de 2 000 km, Shahab-3, d'une portée de 1 800 km, Sejil 2, Fateh, Raad et Nasr 1. Les premiers missiles peuvent atteindre le territoire de l'Etat hébreu qui menace régulièrement de mener des frappes militaires contre les installations nucléaires iraniennes. Un haut responsable du Pentagone a estimé que l'Iran pourrait fabriquer en 2015 un missile de longue portée capable d'atteindre les Etats-Unis. Une déclaration vite démentie par le ministre iranien de la Défense, Ahmad Vahidi. «Nous n'avons pas un tel programme. Cela fait partie de la guerre psychologique des ennemis», a-t-il affirmé. Les relations entre Washington et Téhéran sont toujours tendues. Le bras de fer sur le nucléaire est au stade du statu quo. Un autre acteur et non des moindres dans la région, la Turquie, se propose de servir d'intermédiaire. Le ministre turc des Affaires étrangères estime que des progrès ont été réalisés lors d'entretiens à Téhéran visant à trouver une solution à la crise du nucléaire. Ankara entend désamorcer l'émergence de graves tensions dans une région qui la concerne directement. La Turquie, pays voisin de l'Iran et membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, est opposée à l'option du pire contre ce pays. Une agression militaire contre l'Iran demeure souhaitée, à des nuances près, par certains pays occidentaux. Ankara a déjà proposé une formule pour désamorcer la crise : piloter un échange d'uranium iranien faiblement enrichi contre du combustible enrichi à 20% fourni par les grandes puissances. M. B.