Les Gardiens de la révolution (Pasdaran), ont tiré dimanche plusieurs missiles, au dernier jour de manoeuvres dans le Golfe présentées par un responsable iranien comme une réponse aux «menaces nucléaires» des Etats-Unis. «Les missiles Nasr (Victoire), Saeqeh (Eclair) et Noor (Lumière) de fabrication iranienne ont été testés lors des manoeuvres. Ils ont une portée différente», a déclaré le ministre iranien de la Défense, le général Ahmed Vahidi, cité par l'agence Isna, sans préciser la portée des engins. Auparavant, la télévision d'Etat avait rapporté que cinq missiles sol-mer et mer-mer avaient été tirés avec succès de façon à toucher simultanément une même cible. L'agence Fars avait rapporté qu'un des missiles avait une portée de 300 km. M.Vahidi a précisé que l'armée avait utilisé lors de ces manoeuvres qui ont débuté jeudi un certain nombre de drones de fabrication iranienne. «Ils nous ont permis d'obtenir des renseignements sur les mouvements ennemis», a-t-il dit. «Nous avons aussi testé des armes laser. Elles ont atteint leurs cibles avec 100% de réussite», a-t-il poursuivi. Les missiles iraniens suscitent l'inquiétude des capitales occidentales qui accusent aussi Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce que l'Iran dément. Commentant ces manoeuvres, le contre-amiral Ali Fadavi, commandant adjoint de la marine des Gardiens, a affirmé que les missiles iraniens pouvaient atteindre toutes les cibles. «Nous avons tiré sur une même cible des missiles tirés de plusieurs directions. Cela signifie qu'aucune cible est hors de portée de nos missiles», a-t-il dit selon l'agence Irna. L'Iran a souvent dit être en mesure de frapper Israël qui, comme les Etats-Unis, n'a pas exclu l'option militaire pour contrer les activités nucléaires iraniennes. Ces exercices terrestres, aériens et navals ont eu pour objectif de tester les capacités des Gardiens de la révolution à «préserver la sécurité du Golfe persique, le détroit d'Ormuz et le Golfe d'Oman», selon le général Hossein Salami, chef adjoint de ces troupes d'élite. Il a lancé un appel à la coopération des pays du Golfe. «Ce genre de manoeuvres avec la participation des nations du Golfe persique peut être le point de départ pour créer un régime de sécurité régionale se fondant sur la coopération», a-t-il dit. «Cela peut permettre aux nations de la région de devenir des décideurs pour ce qui est de la sécurité de cette région sensible, sans ingérence étrangère.» Près de 40% de la production mondiale de pétrole provient de la région du Golfe et une grande partie transite par le détroit d'Ormuz, selon des données du département américain de l'Energie. L'Iran, qui a averti dans le passé qu'il pourrait paralyser le trafic pétrolier en bloquant le détroit d'Ormuz en cas d'attaque contre son territoire, conduit régulièrement des exercices militaires dans le Golfe.