De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune a commémoré hier samedi le trentième anniversaire du Printemps amazigh en animant une conférence à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou lors de laquelle elle a réitéré les positions de son parti sur la question amazighe, sur la Kabylie mais aussi sur ses positions traditionnelles à propos de la situation socioéconomique de l'Algérie. Même si elle se réjouit des avancées que la revendication amazighe a connues, Louisa Hanoune considère qu'il reste encore des mesures à prendre, particulièrement la constitutionnalisation du caractère officiel de la langue tamazight. Pour la patronne du PT, «l'officialisation de tamazight va renforcer l'unité nationale», stigmatisant dans le même sillage l'enseignement de tamazight, tel que conduite par le ministère de l'Education nationale. «L'enseignement de tamazight est passé de 16 à 9 wilayas du pays. C'est une ghettoïsation !», dénonce Louisa Hanoune qui ne manquera pas également de déclarer son rejet du caractère facultatif de l'enseignement de tamazight. A ce titre, elle se déclare pour «un enseignement obligatoire de cette langue dans les écoles et à travers toutes les wilayas du pays». Pour prouver les positions de son parti en faveur de la question amazighe, Louisa Hanoune rappellera à la nombreuse assistance venue l'écouter que c'est son parti qui a demandé au président Bouteflika de constitutionnaliser le caractère national de tamazight sans passer par un référendum. «En 2001, c'est nous qui avons proposé au président de la République d'utiliser l'article 176 de la Loi fondamentale pour constitutionnaliser tamazight en tant que langue sans passer par un référendum», dira-t-elle encore, tout en précisant qu'il n'était pas question de passer par une consultation populaire pour un droit naturel. Plus globalement, sur la question amazighe la secrétaire générale du PT dit ne pas partager l'avis de certains spécialistes de la politique. La question amazighe est politique tant qu'elle n'est pas réglée définitivement. «Il est vrai qu'il y a des centres d'intérêt qui instrumentalisent tamazight, mais la population est consciente et elle ne se laissera pas faire», dit encore l'animatrice de la conférence, qui dénonce, dans le même sillage, le courant «panarabiste» qui agit contre tamazight et le courant agissant pour la ghettoïsation de tamazight. En somme, il y a des centres d'intérêt qui ne veulent pas qu'il y ait des solutions à la question amazighe, martèle-t-elle et de préciser que ces centres d'intérêt ne veulent pas de solutions, y compris aux autres problèmes du pays, particulièrement sur le plan socio-économique, cheval de bataille du Parti des travailleurs qui a dénoncé la position du Forum des chefs d'entreprises dont les responsables ont stigmatisé la loi de finances complémentaire que son parti a défendue bec et ongle parce qu'elle va dans le sens de ses positions de défense d'un rôle plus important de l'Etat dans la sphère économique. Louisa Hanoune encensera les actions de l'Etat dans ce sens, mais en précisant qu'il reste beaucoup de mesures à prendre pour que cette loi de finances soit efficace, notamment l'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens pour que le développement économique en route soit renforcé par une politique de consommation envers la population.