Photo : Riad Par Youcef Salami Un programme d'urgence en matière de sécurité alimentaire dans le monde arabe a été révélé à la faveur de la réunion du conseil exécutif de l'Organisation arabe pour le développement agricole (OADA) tenue hier à Alger. C'est un projet colossal auquel ont été alloués vingt-cinq milliards de dollars, un montant mobilisé par les pays arabes. Il sera mis en œuvre en trois étapes : la première s'étalera de 2010 à 2015, la deuxième de 2015 à 2020, la troisième de 2020 à 2030. Ce programme d'urgence porte sur les cultures en déficits dans beaucoup de pays arabes : blé, riz, orge. Dix pays le soutiennent, à savoir l'Algérie, la Tunisie, la Syrie, l'Arabie saoudite, le Soudan, l'Irak, le Maghreb, le Yémen et l'Egypte. Les promoteurs de ce projet auront à choisir entre trois formules pour ce qui se rapporte au financement : la création d'un Fonds arabe spécialisé et destiné au développement agricole et la sécurité alimentaire ; l'ouverture d'un compte spécial financé par les entreprises, les fonds monétaires arabes et la banque islamique et, enfin, la subvention que pourrait débloquer le Fonds arabe de développement économique et social (FADES). Le projet en question se donne comme objectif d'alléger la facture alimentaire dans les pays arabes, de créer des opportunités d'investissements, de préserver la stabilité politique et sociale dans les sociétés arabes… Le projet émane de l'assemblée générale de l'OADA tenue en 2008 à Riyad et a été soumis à l'appréciation du sommet arabe de développement économique et social organisé en janvier 2009. Cette organisation travaille sur un certain nombre de projets en Algérie, contribuant de la sorte à la mie en œuvre du projet de renouveau économique agricole et rural, est-il noté dans un document qu'elle a établi à l'occasion de la réunion de son conseil exécutif. La facture alimentaire de l'Algérie se situait autour de trois milliards de dollars en 2003, elle est passée à huit milliards de dollars en 2008. Pour le programme quinquennal 2009-2014, le pays s'est engagé dans la mise en œuvre du renouveau agricole et rural, en y consacrant deux cent milliards de dinars par an. C'est un programme visant à renforcer les plans d'intensification des cultures d'aliments stratégiques (lait, céréales, viande, pomme de terre, etc.) Le conseil exécutif de l'OADA poursuivra ses travaux demain. Cet organe aux larges prérogatives insiste sur la nécessité de traduire dans les faits les recommandations qu'il adopte. C'est un des aspects sur lesquels s'est attardé hier son président, le Bahreini, Djoumouaa El Kaabi, dans une allocution introductive à la réunion d'hier.