L'Etat prend sur lui le découvert bancaire, deux cent milliards de dinars, de Sonelgaz, une somme convertie en apports de capital (une augmentation de capital). L'accord qui s'y rapporte a été signé. Sur cette mesure s'en greffe une autre : l'Etat a décidé également de couvrir les besoins en investissements du Groupe, 20 à 30 milliards de dollars sur les dix prochaines années. Il s'agit de prêts, à taux moyen de 3,75%, étalés sur vingt ans que le Trésor public va débloquer. La Sonelgaz bénéficiera d'un différé de paiement de dix ans. C'est ce qu'a annoncé hier à Alger le P-DG du groupe en marge d'un séminaire international sur la pollution marine par les hydrocarbures. Des financements sur vingt ans, la holding Sonelgaz ne peut que s'en réjouir, les demandes de relèvement des tarifs d'électricité qu'elle a formulées ces dernières années n'ayant pas produit un retour d'écoute favorable de la part de l'Autorité de régulation de l'électricité et du gaz. Si le prix de l'électricité n'était pas revu à la hausse, il est, c'est une hypothèse, fort probable que Sonelgaz ne rembourserait pas ces prêts, l'Etat pouvant les recapitaliser, à l'avenir. La dette du groupe est évaluée à trois cent quatre-vingts milliards de dinars. Cette dette, il fallait la gérer, pour pouvoir investir, expliquait récemment Nouredine Bouterfa. Le traitement de la dette cumulée équivaut à une recapitalisation, une formule souhaitée par la direction de Sonelgaz. La régler, c'est permettre au groupe de récupérer quelques leviers de financement et d'avoir accès aux financements bancaires. Il fallait, en fait, choisir entre recapitaliser ou revoir à la hausse les tarifs de l'électricité. Noureddine Bouterfa estime, il le dit souvent, qu'avec les prix actuels de l'électricité, Sonelgaz ne rentre pas dans ses frais et qu'elle ne peut avoir suffisamment de ressources pour financer ses investissements. Elle a bouclé l'année 2009 avec 250 milliards de dinars d'investissement, alors qu'il faut «trois milliards de dollars par an» pour pouvoir maintenir une alimentation en électricité et une qualité de service telles que les Algériens le souhaitent, notait-il. La Sonelgaz a, ces dernières années, mis en projet un ensemble de centrales électriques dont certaines sont opérationnelles. A l'horizon 2012-2013, il est prévu la mise en service des extensions des centrales turbines à gaz de F'kirina, de Aïn Djasser pour une capacité totale de cinq cents mégawatts, et de la centrale de Messerghine, pour une capacité supplémentaire de quatre cents mégawatts. A l'horizon 1014-2015, il est prévu la réalisation de nouvelles extensions des centrales de Ras Djinet et de Jijel pour une puissance de 800 mégawatts. Y. S.