Verdict confirmé par Rabah Saadane lors du point de presse tenu hier au grand hôtel du Golfe & Palace de Crans-Montana (Suisse), lieu du stage de l'équipe nationale. Ce qui est certain, c'est que Meghni a été très bien pris en charge au centre Aspetar. Il y a trouvé un suivi médical professionnel et une grande attention de tout le personnel. Comme lui seul connaît bien son corps, il a senti, au fil des jours, une amélioration nette de son état, qui est à présent loin de ressembler à ce qu'il avait été avant qu'il ne débarque à Doha. Le fait qu'il puisse désormais taper dans un ballon était un signe d'avancée. Il a continué les soins à Crans-Montana. Quelques jours avant le match contre l'Irlande, après des essais pour rendre compte au staff technique et au président de la FAF de ses soins, la nouvelle de son forfait est tombée tel un couperet. Le coup de poker du maître à joueur de la Lazio de Rome n'a effectivement pas eu l'effet attendu mais pouvait-il en être autrement pour un joueur absent depuis près de 5 mois et en manque de rythme ? Pour le coach national, il ne faisait aucun doute que l'artiste algérien serait en Afrique du Sud. Mourad a donné l'impression d'être prêt quand on connaît la capacité de récupération d'un joueur jeune et talentueux. Blessé lors de la CAN 2010 en Angola, l'attaquant de charme des Verts venait d'entamer une course contre la montre à quelques semaines de la Coupe du monde. Mais ce coup d'arrêt était finalement prévisible. Le docteur Hakim Tchalabi et le staff médical de la clinique d'Aspetar, qui s'étaient occupés de lui dans le centre de remise en forme de choix, n'ont pas manqué de souligner les doutes de l'entourage de l'EN avant son retour : «On était inquiet parce qu'on ne sait jamais quand ça va finir avec une blessure.» Le corps du maître à jouer des Verts semble ne plus répondre favorablement aux multiples sollicitations du sport de haut niveau, malgré les soins intensifs. Maintenait que le forfait de Mourad Meghni inclut la Coupe du monde, Rabah Saadane se retrouve devant un sérieux dilemme. La composition de l'équipe avec un meneur de jeu de la tempe de Mourad Meghni semblait être dévolue à Amri Chadli de Mayence 05, club allemand. Mais le coach national a bien laissé entendre qu'il ne fera appel à aucun joueur pour remplacer Meghni. Qui alors ? Le problème principal est que les postulants ne se bousculent pas au portillon. Contre la Serbie, les préposés à ce poste n'ont pas tenu le rôle. Ryadh Boudebouz, lui, est trop jeune malgré toutes ses qualités et n'a jamais été dans les petits papiers du sélectionneur. Quant à Karim Ziani, son temps de jeu avec son club est réduit comme peau de chagrin depuis quelques mois. Appelé depuis longtemps parmi els Verts, Djamel Abdoun, le maître à jouer du FC Nantes, mériterait sûrement mieux que le statut de remplaçant, mais le sélectionneur ne s'est toujours pas décidé à le faire jouer. Les interrogations demeurent donc nombreuses à 3 semaines du début du Mondial. Si seulement le chantier ne concernait que l'attaque… Y. B.