Une première : la wilaya de Mila s'est engagée, à travers une convention signée lundi dernier avec le département d'histoire et d'archéologie de l'université Mentouri de Constantine, à ouvrir ses sites patrimoniaux aux étudiants et chercheurs pour y effectuer des études et recherches susceptibles d'enrichir la connaissance et de contribuer à la mise en valeur de son patrimoine historique et archéologique. Selon le Pr Abdelaziz Segueni, président de l'association «les Amis du vieux Mila», cette convention est le résultat de longues années d'efforts déployés par les autorités locales, la société civile et les citoyens conscients de la valeur du patrimoine et de la nécessité de le sauvegarder. M. Segueni a rappelé que le classement du vieux Mila comme patrimoine à sauvegarder est le fruit de ces mêmes efforts qui permettront aussi le lancement, cet été, des travaux de restauration de la mosquée de Sidi Ghanem considérée comme la 2ème plus vieille mosquée du Maghreb après celle de Kaïrouan en Tunisie. Le Pr Youssef Aïbeche a estimé, pour sa part, qu'il était temps d'orienter la recherche universitaire vers une meilleure connaissance de l'histoire de cette région, laquelle, en raison de sa situation géographiqueprivilégiée et de la fertilité de son sol, fut jadis qualifiée de grenier de Rome, et de la vieille ville de Mila qui constitue un échantillon très intéressant de la cité musulmane et méditerranéenne. L'universitaire Nadia Bahra du département d'histoire et d'archéologie de l'université Mentouri, dira, elle, que cette région était habitée par l'homme depuis des temps immémoriaux. Les découvertes faites en 1912 à Mechta Larbi, près de Chelghoum Laïd, en sont la preuve, a-t-elle ajouté, rappelant que des travaux d'excavation avaient fortuitement exhumé les ossements de ce qui porte aujourd'hui le nom de «Homme de mechta Larbi», un humain au crâne longiligne et à la face large et dont les dents de devant étaient arrachées pour cause d'un rituel, selon les historiens. Sur le même site furent découverts divers outils et ustensiles en pierre taillée et une quantité impressionnante de coquilles d'escargots qui servaient, selon elle, d'aliment à l'homme du néolithique. Le territoire de la wilaya de Mila renferme de nombreux autres sites archéologiques datant du néolithique comme les grottes de Oued Athmania, Oued Seggane, Oued Endja, M'cid Aïcha et Djebel Marcho. L'universitaire Souad Slimani, de la même université, a estimé que les sites archéologiques demeurés peu connus devraient faire l'objet d'études et de recherches, d'où l'intérêt de la convention qui devrait servir d'exemple et faire des émules. R. C.