L'association, Les amis du vieux Mila, a organisé, jeudi dernier, au musée El Moudjahid, la 5e édition de cette manifestation culturelle. Passionnément attachés à l'histoire millénaire de l'antique Milev, les professeurs d'histoire et d'archéologie de l'université Mentouri de Constantine, Bouba Medjani et Youcef Aïbèche, ont, dans leurs exposés respectifs, soulevé la problématique liée à « La constitution du tissu urbanistique à Mila sous l'emprise ottomane vers le 16e siècle » et « La lente dégradation des gisements de ruines et des vestiges », témoins de civilisations plurielles. « En dépit du manque et de la parcimonie, durant cette époque, de repères, de documents et de manuscrits, il est établi que le tissu urbanistique de la vieille ville n'a pas subi de grandes altérations et que la cité ne s'est pas départie de son rôle de base économique, culturelle et scientifique, malgré l'instabilité et les conflits qui ont caractérisé tout le Maghreb en ces temps », a affirmé Mme Medjani. Son confrère, le Pr. Aïbèche, a axé son intervention sur le parcours historique de Mila lors de l'époque intermédiaire entre le règne ottoman et le colonialisme français. Il a notamment appelé à « l'urgence de préservation et de restauration des monuments archéologiques en déperdition », citant l'exemple édifiant en la matière de château Gérard à Djebel Ogab, dans la commune de Oued Athmania et la ville historique romaine (Castellum Pentium). Il est utile de rappeler qu'en vertu de la convention signée en mai 2008 entre l'association Les amis du vieux Mila et l'université Mentouri, un accord portant sur l'ouverture de l'ensemble des sites et monuments archéologiques devant les recherches historiques des étudiants de la faculté des sciences humaines et sociales, département histoire et archéologie, a été conclu entre les deux parties. Dans ce cadre précis, un groupe de quatre étudiants s'est relayé à la tribune pour la présentation de brèves communications ayant pour thèmes : « L'évolution de l'urbanisme durant l'époque musulmane », « La carte archéologique de Mila durant l'époque romaine », « Les données géologiques et topographiques » et « Les monuments islamiques dans le vieille ville de Mila ». à noter que dans son allocution d'ouverture, le président de l'association, le Pr. Abdelaziz Segueni, a rappelé que « grâce à la mobilisation de toutes les synergies constructives, l'association a parcouru du chemin ». Et pour preuve, après le classement du vieux Mila patrimoine universel, le challenge de sa dotation d'un statut juridique à travers la validation du projet du POS et, enfin, l'élaboration d'un plan permanent pour sa sauvegarde, l'on est arrivé à la phase cruciale de la valorisation individuelle des sites et la définition des monuments à classer.