Synthèse de Hassan Gherab Pour le géant de la finance George Soros, le monde n'en est qu'à la fin de l'acte II de la crise et un risque de retour à la récession n'est pas exclu, surtout avec les développements qu'a connus la situation avec la crise en Grèce qui a fragilisé l'euro et entraîné dans son sillage l'Espagne, ébranlant les fondements mêmes du bloc européen.Quand Lehman Brothers a chuté en septembre 2008, «les décideurs ont fait ce qu'il fallait pour le court terme», à savoir tout faire pour éviter un effondrement global et immédiat du système bancaire. Mais les conséquences à long terme vont faire très mal, selon l'investisseur milliardaire américain cité par le Figaro. Une fois la page faillite tournée, l'histoire a continué. Désormais, l'intrigue se focalise sur la perte de confiance générale, aussi bien sur les marchés -les Bourses souffrent et l'euro vacille- que sur la terre ferme -tensions sociales, chômage, croissance atone, etc. Les pays développés sont endettés au point que les remboursements des échéances ne peuvent être honorés (comme dans le cas de la Grèce). Ce ne sont plus des banques qui font défaut, mais les Etats eux-mêmes. Du coup, selon la sphère dirigeante, il est temps de couper dans les dépenses publiques, et de gratter dans les recettes, tant bien que mal, rapidement et malgré les pressions politiques.Vouloir assainir les comptes est une bonne idée, mais «les banques et l'économie ne sont sûrement pas prêtes», s'inquiète George Soros, qui s'est exprimé à Vienne lors d'une conférence. En fait, «nous sommes en plein dans la crise des années 1930», confie-t-il. Pourtant, l'économiste John Maynard Keynes avait bien dit, en 1936, que jouer sur les politiques budgétaires est une bonne méthode, mais seulement en sens inverse de la conjoncture : quand l'économie va bien, il faut resserrer les vis, et inversement. Pour George Soros, de telles politiques de rigueur adoptées dans une conjoncture morose pourraient «pousser l'économie mondiale de nouveau dans la récession».Dans la configuration actuelle, l'euro et l'Union européenne sont au cœur des préoccupations. D'autant plus que les nouvelles ne sont pas des plus réconfortantes au sein de l'UE où les mesures d'austérité se multiplient et risquent de sacrifier une partie de la relance.D'ailleurs, prenant en considération les conséquences de cette rigueur visant à assainir les finances publiques pour mettre fin à la crise qui secoue la zone euro depuis six mois, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé sa prévision de croissance pour 2011 en zone euro, à 1,2% contre 1,5% précédemment, a déclaré son président Jean-Claude Tricher. La Banque centrale européenne a par ailleurs maintenu jeudi dernier son principal taux directeur. Depuis mai 2009, il stationne à 1%, soit son plus bas niveau istorique.