De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les trente-cinq plages autorisées à la baignade cette année sur la côte béjaouie ne désemplissent pas. Mais ce n'est pas pour autant le grand rush. On trouve partout des estivants, en groupes épars, qui viennent pour se détendre, organiser des pique-niques, faire de la pêche à la ligne ou tout simplement prendre un bol d'air marin. Les températures, relativement fraîches pour la saison, n'incitent que très rarement à la baignade. C'est durant les week-ends qu'on enregistre une affluence particulièrement forte. Le repos hebdomadaire se prête plutôt bien aux excursions et aux voyages organisés. Il faut dire aussi que beaucoup de familles attendent les résultats des examens de fin d'année avant de partir en vacances. D'autres n'ont pas encore programmé leur congé pour s'installer dans les campings érigés au bord de la mer. Par ailleurs, de nombreux citoyens, passionnés de football, préfèrent le confort domestique pour suivre la phase finale du Mondial sud-africain. Les hôteliers et les opérateurs touristiques de la région le savent très bien : il faut attendre le mois de juillet pour que la saison estivale s'emballe vraiment. Cette fréquentation, plutôt occasionnelle, permet que les plages soient souvent propres et bien entretenues. A la régularité des services chargés du nettoyage s'ajoute une certaine prise de conscience des usagers concernant l'environnement et l'hygiène. Les gens ont sensiblement amélioré leur comportement. Souvent, ils collectent eux-mêmes leurs déchets pour les mettre dans les poubelles et niches aménagées à cet effet. Au début de l'été, une vaste campagne de volontariat avait mobilisé plus de 5 000 personnes pour apprêter le terrain aux estivants. 230 agents de nettoyage, pris en charge par la DAS dans le cadre de l'opération «Blanche Algérie», ont ensuite pris le relais pour assurer la salubrité du littoral. Sur ce plan, on remarque une meilleure prise en charge par rapport aux saisons précédentes. La Protection civile a également déployé son dispositif de garde qui veille sur les baigneurs. Tous les postes de surveillance sont opérationnels. Ils sont, en tout 800 maîtres nageurs équipés de 18 zodiacs à suivre de près les mouvements des nageurs et à leur porter assistance en cas de besoins. Là encore, on note une amélioration sensible de la qualité de la couverture et un meilleur équipement des effectifs mobilisés à cet effet. De leur côté les services de sécurité ont également consolidé leur présence dans les villes côtières et les stations balnéaires de la région. La Gendarmerie nationale, dans le cadre de son plan estival baptisé «Delphine» (dauphin en arabe), a multiplié les barrages routiers et les points de contrôle à travers les principaux axes qui desservent la bande côtière. Même les bretelles qui donnent sur la mer et les espaces adjacents aux plages sont mis sous surveillance. Des brigades pédestres de la police nationale sillonnent également les plages, en long et en large, veillant à la quiétude et la sécurité des estivants dans ces lieux de détente et de loisirs. En somme, tous les moyens humains et matériels sont mobilisés pour garantir le succès de la saison 2010. Mais force est de constater que l'afflux des touristes et des vacanciers reste, du moins jusqu'à présent, très timide. Il faut peut-être attendre le début du mois de juillet pour voir éventuellement la tendance s'inverser. C'est le vœu partagé de tous les opérateurs du secteur du tourisme.