Le nul arraché vendredi dernier face à l'équipe nationale anglaise, considéré comme un nouveau fait d'armes des coéquipiers de M'bolhi, a été largement commenté par les médias internationaux. La presse anglaise, fidèle à ses pratiques, n'a ménagé ni l'entraîneur, Capello, ni ses capés. «Les ratés de Capello ne sont pas aptes à porter le maillot», titre the Daily Mirror. «Le slogan sur le côté de l'autobus de l'équipe d'Angleterre dit : jouer avec orgueil et gloire. Eh bien, ils devraient déteindre ce bus avec du décapant, ce matin, et effacer ces mots», notait le rédacteur qui poursuit : «C'était la plus sans espoir, inapte, incompétente et désespérante performance de toute l'histoire de l'Angleterre. Et cela veut dire quelque chose.» «Des clowns au Cap», ironise un autre rédacteur du même titre. The Sun, qui, après le tirage au sort du Mondial, titrait «Easy» (facile) -un savant jeu de mots reprenant les initiales des équipes du groupe C (England, Algeria, Slovenia et Yankees pour les Américains)- titrait : «La Coupe du monde peut devenir un rêve», ironisant : «Le Three Lions gémit plutôt qu'il rugit». Le sélectionneur italien de l'équipe d'Angleterre subit de plein fouet les foudres de la presse anglaise. «Capello, 6 millions de livres par année pour une équipe qui marche sur le terrain», balance en une le Daily Mail. «L'Angleterre est aux portes de la sortie précoce», avertit le quotidien qui a qualifié la formation représentant son pays de «naïve». Le même titre, qui a noté que l'industrie des paris (les bookmakers) a réalisé un profit record de 10 millions de livres, est revenu sur la déclaration d'avant-match du prince William prédisant une victoire de 3 buts à 0. «Après le match, cette prédiction semble d'un optimisme embarrassant», note le rédacteur. Obnubilé par la défection des Rooney, Gerrard et autres stars du football anglais, la presse de Sa Majesté la reine n'a accordé que très peu de lignes au rendement de l'équipe algérienne, si ce n'est pour la qualifier de «modeste». Ce sont les médias américains qui s'en chargeront à l'image du New York Times. «L'Algérie avait l'air très dangereuse. Nadir Belhadj avance de façon très efficace de bout en bout, et sa vitesse pourrait être gênante pour Carlos Bocanegra. Karim Ziani a été une force créatrice au milieu de terrain et pourrait inquiéter la défense américaine.» Au sujet des Anglais, l'un des plus importants quotidiens américains écrit : «Si Robert Green a été l'homme le plus ridicule de l'Angleterre, il peut très prochainement avoir de la compagnie -le reste de son équipe nationale de football.» Les journaux français ont, dans leur majorité, salué le courage et l'abnégation des Algériens. Le quotidien sportif l'Equipe titre : «Une victoire pour l'Algérie.» «Capables de tomber contre les Slovènes (1-0) puis, hier soir, de résister, et même plus aux Anglais, les Verts restent habités par l'esprit d'Oum Dourman, où les hommes de Rabah Saadane s'étaient qualifiés pour cette Coupe du monde. Depuis, les Algériens le convoquent régulièrement, dès que la compétition débute et s'en nourrissent. Cela ne va pas leur faire gagner la Coupe du monde mais ils dégagent une force de caractère collective impressionnante sans laquelle les équipes ne vont jamais vraiment loin. L'équipe de France peut en témoigner», écrit l'envoyé spécial du journal. Le Parisien titre sur deux pages : «L'Algérie va pouvoir rêver jusqu'au bout.» «Cette équipe algérienne est insondable. A chaque fois qu'on lui promet l'insurmontable, elle trouve en elle les ressources de continuer d'exister… ce match face aux Anglais, favoris de la poule C, a des allures de succès», tranche le rédacteur. S. A.