De notre envoyé spécial à Tiaret Ziad Abdelhadi La campagne moisson battage 2010 va-t-elle connaître des niveaux de collecte appréciables ? Si l'on s'en tient aux moyens humains et matériels mobilisés pour la circonstance on peut déjà augurer une bonne récolte, du moins dans certaines régions, car, dans d'autres, ce n'est pas le cas du fait d'un déficit pluviométrique. Nous avons pu le constater lors de notre passage dans la wilaya de Tiaret où effectivement dans sa partie sud les crues d'épandage qui servent habituellement à irriguer les champs de blé ne se sont pas manifestées, du coup «les récoltes seront très en deçà de ceux de l'année dernière», nous ont indiqué des cadres locaux du secteur rencontrés lors du lancement officiel de la campagne moisson-battage 2010 à Machraa Sfa par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. On apprendra des céréaliculteurs de la région de Machra Sfa que le pic de rendement atteindra les 32 quintaux à l'hectare «mais ce sera de rares exceptions», préciseront ces agriculteurs qui sont bien placés pour donner des estimations. La moyenne de rendement dans la wilaya de Tiaret ne dépassera pas les 25 q/ha, ajouteront-ils. Concernant les chiffres, le directeur des services agricoles de la wilaya de Tiaret nous a informés qu'à la date du 16 juin 2010, près de 25 000 quintaux d'orge ont été récoltés. Mais il ne donnera pas de chiffres sur les volumes de blé tendre. «Les moissonneuses-batteuses viennent juste d'entrer en action sur les champs de blé tendre», dira le responsable pour expliquer l'absence de chiffres. S'agissant des capacités de stockage de la wilaya, il nous a indiqué qu'elles s'élèvent à 44 000 quintaux. A propos des disparités dans les rendements, les professionnels nous diront que c'est là une réalité de terrain. «Certains exploitants n'accordent pas assez d'importance au respect de l'itinéraire technique. En d'autres termes, ils continuent à faire dans le bricolage. Et les faibles rendements de leurs parcelles sont là pour le prouver, alors que d'autres, malheureusement peu nombreux, de la même région, c'est-à-dire dans les mêmes conditions climatiques, arrivent à des résultats appréciables, parfois même des records, et cela parce qu'ils s'efforcent tout simplement de mettre en pratique chaque année les dernière techniques dans ce type de culture», nous ont indiqué des agronomes spécialisés dans les cultures céréalières. Rappelons que la wilaya de Tiaret a connu un record en matière de récolte en 2009, soit quatre millions de quintaux, ce qui est considérable pour une région à vocation agropastorale. A l'échelle nationale, la campagne bat son plein «mais il serait trop tôt pour avancer un quelconque chiffre», nous a déclaré M. Assabah, responsable de la production au niveau du ministère de l'Agriculture, qui affirmera toutefois que d'importants moyens matériels ont été mobilisés pour assurer le bon déroulement de l'opération. Il citera, entre autres exemples, l'ouverture de 536 points de collecte avec des horaires de travail en fonction des exigences de la campagne, c'est-à-dire une tranche horaire plus étalée. En ce qui concerne les rendements attendus, du côté du ministère, on reste optimiste «suite à l'adhésion massive des céréaliculteurs à l'objectif fixé soit : égaler au moins la récolte 2009», a-t-on expliqué. Concernant l'adhésion des céréaliculteurs au projet d'intensification de la production céréalière, il est utile de rappeler le travail de proximité mené par les CCLS et les instituts techniques à l'attention des céréaliculteurs par l'entremise d'actions de sensibilisation et des campagnes de vulgarisation effectuées sur le terrain. Ces actions ont incité, selon des responsables de CCLS, les agriculteurs à utiliser des méthodes modernes de culture, tels respect des itinéraires techniques et le calendrier des interventions. «Ces deux conditions une fois réunies, permettent une amélioration de la production et donc une hausse du revenu des céréaliculteurs», préciseront des techniciens en agriculture.