Le président de la Fédération internationale de football (FIFA), Joseph Blatter, a laissé entendre hier que l'instance footballistique internationale pourrait recourir dans l'avenir à l'utilisation de la vidéo par les arbitres sur la ligne de but. Le débat autour de l'utilisation des technologies dans le football a été relancé, cette semaine, après les deux fautes graves d'arbitrage dans les matchs des huitièmes de finale de la Coupe du monde. Pour rappel, dimanche dernier, l'arbitre uruguayen, Jorge Larrionda, n'avait pas accordé un but à l'Anglais Frank Lampard contre l'Allemagne, alors que les ralentis télévisés montraient clairement que le ballon avait franchi de quelques dizaines de centimètres la ligne de but à la 38e minute du match. Un but qui aurait permis à l'Angleterre de revenir à 2 partout. L'Angleterre a finalement été éliminée (4–1). Le soir du même jour, l'Italien Roberto Rosetti a accordé un but entaché d'un hors-jeu très net à l'Argentin Tevez contre le Mexique. L'action a été rediffusée sur l'écran géant du stade, mais l'arbitre, conformément au règlement, n'a pas tenu compte des images pour revenir sur sa décision, malgré les protestations des joueurs mexicains. L'Argentine l'avait emporté sur le score de trois buts à un. Deux erreurs qui ont, tout de suite, relancé le débat autour de l'arbitrage vidéo. «Il est évident qu'après ce que nous venons de vivre, ce serait ridicule de ne pas rouvrir le dossier de l'aide par la technologie en juillet à Cardiff [capitale du pays de Galles]», lors de la prochaine réunion de la FIFA les 21 et 22 juillet, a déclaré le président de la Fédération, estimant que «l'usage de la technologie devrait être débattu pour la question du franchissement de la ligne de but». Il faut rappeler que l'International Football Association Board (IFAB), l'instance qui détermine et fait évoluer les règles du football, réputée jusque-là pour son conservatisme, avait rejeté cette proposition il y a quelques mois. Toutefois, ses membres ont autorisé la FIFA à poursuivre les essais de l'arbitrage à cinq, utilisé déjà en Europa League. Donc, malgré toutes les critiques, il n'est pas évident que l'IFAB revienne sur sa décision. Par ailleurs, footballeurs et entraîneurs sont partagés par rapport à l'utilisation de la vidéo, même si, avec la multiplication des erreurs, il y a de plus en plus de gens qui sont favorables à la technologie. A titre d'exemple, le gardien de l'Argentine, Sergio Romero, a déclaré que «la technologie n'est pas bonne pour le football». «Le foot a besoin de gens éveillés. Si on met une puce électronique dans le ballon, on enlève la malice à de grands joueurs. Le foot, c'est pour les malins, par pour la technologie», a-t-il ajouté. De son côté, le sélectionneur du Portugal, Carlos Queiroz, s'est déclaré favorable à l'utilisation de «certaines technologies» pour préserver la «crédibilité» du football. «Je pense que certaines technologies pourraient être introduites à l'avenir, car c'est la crédibilité de notre sport qui est en jeu», a-t-il indiqué. En dernier lieu, il est à signaler que Blatter a assuré, lors de son point de presse d'hier, qu'il avait présenté ses excuses aux deux fédérations lésées, à savoir celles d'Angleterre et du Mexique. A. A.