«C'est l'Algérie qui jouera le Mondial» «L'Egypte et l'Algérie s'affronteront de nouveau et il ne se passera rien» Hier, le Comité exécutif de la FIFA a tenu une réunion extraordinaire convoquée par le président de la FIFA, Joseph Blatter, et qui a été consacrée essentiellement à l'examen des incidents ayant émaillé le match Egypte-Algérie au Caire, le match d'appui Algérie-Egypte à Khartoum et le match barrage retour France-Eire, ainsi que deux autres points : la réforme de l'arbitrage et les paris clandestins sur Internet. A l'issue de cette réunion, le patron de la FIFA a animé un point de presse, flanqué du secrétaire-général, Jérôme Valcke. Tout en exprimant son plaisir de rencontrer les représentants des médias internationaux en Afrique du Sud qui s'apprête à organiser le tirage au sort de la phase finale de la Coupe du monde, il est entré dans le vif du sujet. Même si Blatter laisse entendre que l'Egypte ne sera pas sanctionnée, il faut attendre encore avant de connaître les décisions de la commission de discipline de la FIFA. «L'Algérie est qualifiée pour le Mondial» Concernant les incidents survenus lors des confrontations entre l'Algérie et l'Egypte, Blatter a été clair de prime abord : «L'Algérie est qualifiée pour la Coupe du monde et le résultat du match a été entériné, tout comme a été entériné le résultat du match France-Eire. Vendredi (demain, ndlr), le tirage au sort inclura ces deux sélections.» Donc, exit les velléités égyptiennes d'amener la FIFA à faire rejouer le match. Cette annonce confirme ce qu'avait déclaré Jérôme Valcke à Dubaï, il y a quelques jours, à savoir que le match de Khartoum s'est déroulé dans de bonnes conditions sur le terrain et qu'à ce titre, son résultat a été entériné. «Des enquêtes ont été ouvertes pour les matches du Caire et de Khartoum» Là où Blatter apporte du nouveau, c'est lorsqu'il déclare que «des enquêtes et procédures disciplinaires ont été ouvertes concernant les deux matches impliquant l'Algérie et l'Egypte, celui du Caire et celui de Khartoum», puisque, selon lui, «les rapports que nous avons reçus des officiels font état d'incidents durant ces deux matches». Il a ajouté que «nous allons enquêter pour avoir davantage de détails sur ces incidents afin de faire en sorte qu'elles ne se reproduisent plus». On ne sait pas s'il a fait cette annonce afin de faire plaisir au camp égyptien, après la rencontre qu'il a eue avec Samir Zaher, président de la Fédération égyptienne de football, et Abou Rida, le vice-président, ou sur la base d'incidents réellement mentionnés dans les rapports des officiels. Ce qui est certain, c'est que ni l'Egypte ni l'Algérie ne seront suspendues. C'est Blatter qui le laisse entendre. «Si l'Algérie et l'Egypte s'affrontent en Angola, je serai là-bas» «Je suis convaincu que l'Algérie et l'Egypte s'affronteront encore à nouveau et que tout se passera bien. Qui sait ? Peut-être que ce sera lors de la CAN en Angola et que les joueurs s'affronteront dans le fair-play. Je serai là-bas, j'assisterai au match et je ferai en sorte que les officiels des deux sélections soient ensemble.» En décodé, cela veut clairement dire qu'il n'y aura pas de suspension qui sera prononcée à l'encontre de l'Egypte. Sinon, comment participerait-elle à la CAN ? Si sanctions il y aura, elles consisteront certainement en des amendes financières ou en des suspensions de personnes (joueurs ou dirigeants) ou du stade du Caire. D'ailleurs, Blatter se réfère au code disciplinaire de la FIFA qu'il a exhibé aux présents. «A la FIFA, on fait du sport, pas de la politique» Comme pour montrer qu'il ne se laissera pas influencer par aucune des deux parties, il a martelé d'un ton grave : «A la FIFA, on fait du sport, pas de la politique.» Il a toutefois souligné un point : il n'est pas certain que la formule des barrages soit reconduite à l'avenir. «Une question peut se poser : les barrages sont-ils un moyen efficient pour déterminer les qualifiés ? Je crois que leur utilité doit être discutée. Cela part d'un large débat.» Interrogé sur la raison qui fait que la FIFA a attendu longtemps avant de se pencher sur les incidents du match Algérie-Egypte, au risque de voir les Egyptiens se révolter dans le cas où ils avaient gagné le match d'appui à Khartoum et que l'enquête conclurait à une agression avérée contre les joueurs algériens, Blatter a préféré éluder la question en affirmant : «Si on raisonne avec des «si», on n'avancera pas dans le football.» «Une enquête sur le comportement d'Henry» Concernant le match France-Eire où le but de qualification des Français, inscrit par William Gallas, était entaché d'une double main de Thierry Henry, Joseph Blatter a annoncé qu'une «enquête a été ouverte au sujet du comportement de Thierry Henry ; Autrement dit, la France ne sera pas sanctionnée et c'est peut-être le joueur qui le sera. C'est la commission juridique qui mènera l'enquête. Cela ne remet pas en cause le résultat du match», a-t-il souligné. «Ou il y aura 5 arbitres, ou on recourra à l'arbitrage vidéo» L'affaire Thierry Henry a inspiré le deuxième point à l'ordre du jour de la réunion extraordinaire du Comité exécutif de la FIFA : l'arbitrage. «Un débat doit être ouvert sur la réforme de l'arbitrage. Faudra-t-il augmenter le nombre d'arbitres pour un match pour atteindre 5, ou bien avoir recours à la technologie pour juger des situations litigieuses ? L'une des deux options sera adoptée, car la réalité du football actuel a démontré que le jeu est trop rapide pour que trois arbitres seulement puissent tout voir.» Tout en insistant sur le fait que «c'est trop facile de juger d'une faute avec 30 caméras», il a rappelé que la réticence à recourir à la vidéo était due au fait que «nous avons toujours voulu préserver le visage humain du football» car «l'arbitre, comme les joueurs, est un humain qui a droit à l'erreur». Cependant, «cela va changer et ce ne sera pas uniquement la commission d'arbitrage de la FIFA qui décidera», mais il sera également fait appel «à la commission des joueurs, aux grandes gloires comme Michel Platini ou Franz Beckenbauer et à la task-force». «Pas de changement dans l'arbitrage pour le Mondial» Une chose est certaine : l'arbitrage réformé n'est pas pour demain. «L'arbitrage à 5 est expérimenté en ce moment dans la compétition de l'Europa Ligue (nouvelle version de la Coupe de l'UEFA, ndlr), mais la Coupe du monde en Afrique du Sud se déroulera avec le système actuel, à savoir un arbitre central et deux arbitres assistants», arguant que «le processus de choix des arbitres est en cours et il tient compte de l'arbitrage à 3». «Interpol nous aidera à traquer les parieurs clandestins» Dernier point à l'ordre du jour : les paris clandestins en ligne. «Malheureusement, le football est devenu otage de la quête de l'argent», a-t-il regretté. Il a affirmé que les paris clandestins «ne touchent pas les grands championnats, mais les petites divisions, là où il y a de petits matches ou des matches anonymes». Pour Blatter, «il est hors de question que la FIFA se taise sur ces pratiques». C'est pour cela qu'il annoncé que, désormais, «la FIFA disposera du concours d'Interpol (la police internationale, ndlr) pour traquer les sociétés clandestines de paris. Comme le policier a recours aux caméras de surveillance ou aux radars pour être aidé dans sa mission, la FIFA aura recours à Interpol pour plus d'efficacité.» «Le comité exécutif à Robben Island, un symbole» A la fin de son point de presse, Joseph Blatter a rappelé que la réunion ordinaire du Comité exécutif de la FIFA, qui aura lieu aujourd'hui, «se déroulera à Robben Island, l'île où étaient emprisonnés les leaders noirs durant l'apartheid. Cela coïncidera avec l'anniversaire de l'abolition de l'apartheid et l'événement verra la présence, dans l'après-midi, du président de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma, et d'anciens leaders politiques emprisonnés. C'est tout un symbole», a-t-il conclu. F. A-S.