Le Brésil, autre grand favori de ce Mondial, vient de tomber. Il a été freiné dans son élan par les Pays-Bas. Robben et ses coéquipiers, menés (1-0), à la fin de la première mi-temps, sont revenus dans le score et ont remporté ce match (2 – 1). Comme en 2006, le Brésil sort en quarts de finale. Ce qui s'apparente à une «catastrophe» chez les supporters de la Seleçao. Si ces derniers ont trouvé le bouc émissaire, Felipe Melo, auteur du but d'égalisation contre son camp et d'une faute qui a provoqué son expulsion, dans les médias, c'est beaucoup plus le sélectionneur Carlos Dunga qui est mis à l'index. «Du milieu à l'arrière, c'est la meilleure équipe du monde», avait ironisé Branco, son ancien coéquipier. Des propos qui font allusion au penchant «défensif» de l'entraîneur, critiqué par bon nombre d'observateurs brésiliens. «Il y a sûrement ici [en Afrique du Sud] environ 300 journalistes brésiliens qui attendent notre élimination pour pouvoir dire qu'ils avaient raison, que le sélectionneur a eu beaucoup de chance à la Copa America (2007) et à la Coupe des Confédérations (2009)», avait déclaré Dunga avant l'entame du Mondial. Il faut dire qu'au Brésil, les amoureux de la balle ronde, supporters, techniciens ou observateurs, sont vraiment exigeants avec leur sélection, au vu, bien évidemment, du grand réservoir de talents dont dispose le pays. C'est pour cela que cette élimination «précoce» a ébranlé le microcosme footballistique brésilien. Au point que le président du Brésil, Lula da Silva, n'a pas attendu longtemps pour réagir. «Lula a été très impressionné par l'effondrement de l'équipe en deuxième période, et essaie de comprendre ce déséquilibre émotionnel», a déclaré son chef de cabinet, Gilberto Carvalho. «Certains joueurs avaient eu une performance pire que prévu. Le match a pris fin et nous regardions la télévision sans y croire», a-t-il ajouté. Première conséquence directe donc : Dunga a confirmé juste après le match qu'il quittait comme prévu ses fonctions au terme de son contrat de quatre ans. «Concernant mon avenir, tout le monde savait quand je suis arrivé en 2006 que ça ne durerait que quatre ans. J'ai vécu une belle expérience avec ces joueurs, et j'ai apprécié la dignité avec laquelle la sélection brésilienne s'est toujours comportée», a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «Je suis très déçu. On s'attendait à un résultat différent. Voilà, on n'atteindra pas notre objectif qui était de devenir champion de monde. Aujourd'hui, je suis très fier de mes joueurs. Si vous voyiez leurs têtes, vous comprendriez ce qu'ils ressentent. En tant qu'entraîneur, on est toujours responsable de la situation. J'ai la plus grande responsabilité mais nous sommes tous responsables.» L'ère Dunga est donc bel et bien terminée. Le Brésil choisira dans les prochains jours l'entraîneur qui emmènera l'équipe au Mondial 2014 à domicile. R. S.