Déconfiture. Coup de tonnerre sur le Mondial : le Brésil, grandissime favori, a été éliminé dès les quarts de finale, comme en 2006. Victime d'une défense catastrophique et d'une grande nervosité face aux Pays-Bas, portés par un Sneijder décisif et vainqueurs (2-1), la Seleçao n'a pu éviter le naufrage. Avec ses cinq titres mondiaux et son statut d'équipe N.1 au classement Fifa, le Brésil quitte le Mondial sur un nouvel échec, qui devrait coûter sa place au sélectionneur Dunga, dont le style défensif n'a cessé d'être brocardé en dépit de ses victoires lors de la Copa America (2007) et de la Coupe des Confédérations (2009). Comme en 2006 quand ils avaient été éliminés par la France (0-1), les Auriverde, titrés pour la dernière fois en 2002, ont échoué aux portes du dernier carré, torturés par leur défense et un évident manque de réalisme. Alors qu'ils avaient semblé supérieurs à leur adversaire durant les 53 premières minutes, Robinho et les siens ont presque offert la qualification aux hommes de Bert van Marwijk. Pour les Néerlandais, la voie semble désormais royale vers la finale du 11 juillet à Johannesburg puisqu'en demi-finale, ils seront opposés à l'Uruguay, vainqueur du Ghana, un adversaire d'un calibre théoriquement inférieur à celui du Brésil. Pourtant, les Oranje, confrontés à la blessure de l'arrière central Joris Mathijsen durant l'échauffement, ont rencontré de grosses difficultés en début de match. Un imprévu qui a perturbé l'organisation de la défense qui n'avait pas besoin de ce coup dur avant d'affronter Kaka et les siens. Blessé au genou droit, Mathijsen a ainsi vu son suppléant, André Ooijer, éprouver les pires difficultés à entrer dans le match. Dès la 10e minute, le vétéran (35 ans) du PSV Eindhoven s'est rendu coupable d'une erreur de placement sur le but brésilien, en couvrant Robinho magnifiquement lancé par une ouverture aussi lumineuse que tranchante de Felipe Melo. Mis en confiance par ce but rapidement tombé, les Brésiliens se faisaient alors plaisir, en offrant un spectacle... stérile. Car malgré plusieurs occasions, ils oubliaient de concrétiser. Avant de remettre leurs adversaires en selle sur deux grossières erreurs de défense. D'abord, sur un centre de Wesley Sneijder, le gardien Julio Cesar et son défenseur Felipe Melo oubliaient de se parler, ce dernier déviant le ballon dans ses propres buts (1-1, 53). Une aubaine pour des Néerlandais jusque-là inoffensifs mais qui trouvaient dans ce coup de pouce des ressources pour prendre l'avantage. Sur un corner tiré par Robben, Kuyt prolongeait vers Sneijder qui plaçait un coup de tête victorieux, profitant au passage de la passivité de Julio Cesar (2-1, 68e). Nerveux depuis le début du Mondial, les Brésiliens ont alors perdu ce qui leur restait de sang-froid. Un manque de maîtrise illustré par Felipe Melo, logiquement exclu pour s'être essuyé les crampons sur la cuisse gauche de Robben (73). Réduits à dix à l'entrée du dernier quart d'heure, les Brésiliens n'ont jamais trouvé la solution face à la défense Oranje. Absent du dernier carré d'un Mondial depuis 1998 quand ils avaient été sortis par le Brésil, les Pays-Bas tenaient leur revanche. Et ils rêvent désormais de faire mieux qu'en 1974 et 1978 quand la génération du "football total" avait atteint la finale à deux reprises. Sans jamais la remporter. Il a été désigné «Homme du match» Sneijder : «C'est un sentiment fantastique» l «Avant de commencer ce match, celui-ci promettait d'être excitant. Il l'a été. Finalement, on a gagné, on est très content bien sûr. Cette distinction d'homme du match, c'est sympa mais la performance est collective. Notre première période a été très difficile, on était mené et Stekelenburg a fait un superbe arrêt sur Kaka. A la pause, on s'est dit qu'on devait s'améliorer et mettre davantage la pression sur la défense du Brésil. Il fallait continuer à croire en nous et on y a toujours cru. C'est un sentiment fantastique d'avoir éliminé l'une des plus grandes, des meilleures équipes. On marque toujours. On a fait du bon boulot. Bien sûr, on a éliminé le Brésil mais avant tout, on est en demi-finale. Il faut prendre un moment pour fêter ça et à partir de demain, on se concentrera sur la demi-finale. C'est ma première tête. C'est une impression sympa mais je pense que ça ne se reproduira pas de si tôt". Dunga : «Nous sommes tous très tristes» l Après l'élimination du Brésil, grand favori de la compétition, Dunga, le sélectionneur des Auriverde, est apparu très déçu, mais reste solidaire de son équipe. «Nous sommes tous très tristes. Nous ne nous attendions pas à cela. On a travaillé dur pour un meilleur résultat. Mais on savait que ça allait être un match difficile. On a fait une bonne première mi-temps et tout le contraire en seconde période. On ne pouvait pas maintenir le même rythme qu'en première période. Malheureusement, on n'a pas été bon sur le premier but, on avait pourtant de bons résultats durant ces quatre dernières années. Jouer à 10 en Coupe du Monde est très difficile. Durant la pause, on s'est dit que l'arbitre serait plus sévère. Mais ce n'est pas une excuse. L'entraîneur est responsable, mais toutes les décisions que j'ai prises étaient pour le bien de la Seleçao. Je respecte le travail de la presse et je pense qu'on n'a pas tout fait pour être différent des autres équipes qui étaient présentes. Je suis très fier d'avoir été le sélectionneur de cette équipe, et de ces joueurs». Il confirme qu'il quitte ses fonctions de sélectionneur l Le sélectionneur du Brésil Dunga a confirmé hier vendredi qu'il quittait comme prévu ses fonctions au terme de son contrat de quatre ans, après l'élimination de la Seleçao en quart de finale du Mondial-2010. Fabiano : «La vie continue» l L'attaquant du Brésil, Luis Fabiano, était évidemment déçu après son élimination face aux Pays Bas (2-1), mais le brésilien est fier de la Seleçao. «On a été surpris en deuxième période. On a fait quelques fautes, comme on en fait dans le football. On peut garder la tête haute, car on a remporté la première place de notre groupe. Mais la vie continue, le football est comme cela. L'équipe a beaucoup tenté, mais malheureusement, notre style de jeu a été neutralisé par les Pays Bas. En seconde période, ils étaient très agressifs, et je pense que l'arbitrage a scellé le match. L'entraîneur a vu le match de l'extérieur, donc il sait mieux que nous. Je veux que Dunga sache, qu'il a été le meilleur entraîneur que j'ai eu. Celui qui a eu le plus confiance en moi. J'ai toujours accepté ses décisions.» La presse néerlandaise l'encense l La presse en ligne néerlandaise encensait vendredi le milieu de terrain de l'Inter Milan Wesley Sneijder, qui a conduit les Pays-Bas en demi-finale de la Coupe du monde de football, en éliminant le Brésil, pourtant grand favori (2-1). "Sneijder mène les Oranje à une victoire historique", affirme le quotidien d'Amsterdam Parool sur son site internet. "Wesley Sneijder a été l'homme du jour", renchérit le quotidien populaire AD sur son site à propos du joueur de l'Inter, auteur du but décisif qui a donné la victoire aux Pays-Bas. «L'étoile de l'Inter a fait ce qu'elle avait promis, dominer la rencontre», souligne AD. "Les Oranje ont gagné 2 à 1 dans un duel extrêmement stressant et plein d'émotion après avoir été menés en première mi-temps". "En demi-finales!", s'exclamait le quotidien populaire De Telegraaf sur son site internet. "Les Pays-Bas en ont enfin fini avec le syndrome brésilien", se félicite-t-il. Selon les journaux néerlandais, les Pays-Bas peuvent désormais croire à la victoire en finale le 11 juillet à Johannesbourg. Les Oranje affronteront d'ici là en demi-finale le vainqueur de Ghana-Uruguay, un adversaire théoriquement moins redoutable que le Brésil. Robinho : «Deux ballons qui coûtent cher» l Buteur pour la Seleçao, Robinho, qui a été l'un des meilleurs joueurs de la rencontre, pointe du doigts, les défauts brésiliens. «La première mi-temps était excellente. Mais deux ballons nous coûtent cher. Ces deux balles nous coûtent la Coupe du Monde. On a manqué d'attention. En première période, on pensait qu'on pouvait ganger par un large score, mais on a manqué d'attention en deuxième mi-temps.» Programme de la suite de la compétition • Demi-finales : Mardi 6 juillet • au Cap (19h30 heure algérienne) : Uruguay - Pays-Bas Mercredi 7 juillet • A Durban (19h 30) : Argentine - Allemagne / Paraguay - Espagne • Match pour la 3e place : Samedi 10 juillet • A Port Elizabeth (19h 30) • Finale : Dimanche 11 juillet A Johannesburg / Soccer City (19h 30)