Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement semble avoir une nouvelle vision de l'industrie nationale. Quelques semaines après son installation, le représentant du gouvernement a voulu donner un nouveau souffle à ce secteur important de l'économie nationale. Bien que sa politique ne diffère pas de son prédécesseur, M. Benmeradi, semble-t-il, pense qu'un diagnostic doit être fait avant d'engager et de mettre en place une stratégie de développement. Récemment, il avait déclaré que la stratégie industrielle sera poursuivie. Il a expliqué en fait que «la stratégie existe dans le cadre de la politique du gouvernement». Cependant, il a fait remarquer que des ajustements seront opérés pour coordonner le travail des ministères qui ont fusionné. Ainsi, ce diagnostic qui s'impose a été entamé à la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), où il a annoncé un programme de mise à niveau et d'investissement destiné à la société. La visite effectuée à ce complexe industriel a permis au ministre d'expliquer un peu plus la stratégie qu'il compte appliquer sur le terrain. Pour lui, il y a une volonté du gouvernement de développer autour de cette société et d'autres entreprises nationales un tissu industriel qui aura plus d'intégration, et de créer de nouvelles activités dans l'industrie, notamment dans celle de la mécanique. Le gouvernement continue aussi à considérer le développement des industries mécaniques, sidérurgiques et électroniques comme une priorité. Grosso modo, le ministre parle d'un renouveau de l'industrie nationale. Après cette visite, le ministre a entamé un examen des différentes entreprises industrielles publiques. Il a examiné la situation des entreprises relevant des SGP CABELEQ (câbleries électriques et électroniques) et TRANSOLB (transformations sidérurgiques). Il a souligné, à cet effet, la nécessité «de maintenir une position forte dans les produits et services électriques et électroniques par la modernisation et la mise à niveau et l'adoption des nouvelles technologies (ADSL, fibre optique) et la reconquête du marché national des équipements des télécommunications aujourd'hui, largement concurrencé par des produits importés», selon un communiqué du ministère. Pour la filière des transformations sidérurgiques examinée également, le ministre a relevé «la contribution actuelle très faible de la production nationale pour couvrir les besoins du marché tant pour ce qui est des produits longs et plats que des tubes en acier, alors qu'il existe une forte croissance de la demande nationale en produits sidérurgiques (construction, hydraulique et activités pétrolières et gazières)». Et pour remédier à cette situation, le ministre a appelé «à susciter des capacités nouvelles en vue de réduire la dépendance trop forte de l'importation, par le développement de l'amont de la filière production d'acier et un repositionnement de la production sur le marché du rond à béton et des tubes en acier». Les SGP sous la loupe Par ailleurs, le ministre a passé en revue les activités des entreprises relevant des SGP CONSTRUMET (constructions métalliques) et GEPHAC (pharmacie -chimie) ainsi que celle de l'Institut algérien de la propriété industrielle (INAPI) et de l'Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED). Pour les CONSTRUMET et GEPHAC, M. Benmeradi a souligné «la nécessité impérieuse de valoriser les capacités de production et d'adopter des processus technologiques modernes pour développer les industries chimiques,notamment les productions de chlore, papier et plastique». Quant à la filière charpentes métalliques, il a appelé les responsables à «tirer profit des synergies intersectorielles dans la perspective d'une plus grande intégration de cette filière dans l'actuel programme de construction et de réalisation d'infrastructures». Pour l'INAPI, M. Benmeradi a tenu à relever «l'importance de la mise en œuvre du programme de rattrapage de l'examen de fonds des brevets, marques, dessins et modèles industriels aux fins de leur mise à jour». Il a ainsi recommandé aux dirigeants de cet institut «l'ouverture d'annexes régionales afin de se rapprocher des opérateurs, partenaires et adhérents mais surtout les inventeurs et titulaires de marques». L'INAPI a été aussi appelé à «renforcer sa présence en tant que représentant de l'Algérie à l'OMC». Quant aux missions de L'INPED, M. Benmeradi a requis de cet institut de «s'impliquer rapidement, à titre de formateur et d'accompagnateur, dans le processus de mise à niveau des entreprises algériennes». M. Benmeradi s'est toutefois félicité des actions engagées par l'institut, tels la rationalisation de l'offre de formation destinée aux gérants d'entreprises, la création de l'Ecole de management exécutif (EMEX) et le lancement prochain de programmes de masters professionnels. Après cet examen de la situation des entreprises publiques industrielles, il reste à dire qu'une nouvelle stratégie pourrait voir le jour. Cependant, l'on se pose des questions notamment sur le sort des champions industriels annoncé par Temmar qui a même annoncé la finalisation de plans de développement de plusieurs branches d'activité. Ainsi, le sort des SGP est encore inconnu, sachant que Temmar avait annoncé la dissolution de ces structures. En outre, il faut noter que le dossier de la mise à niveau des entreprises a été récupéré entièrement par ce département, ce qui ne fera résolvera le problème des chevauchements entre le secteur de la PME et l'industrie. Enfin il y a lieu de s'interroger sur le sort du projet cher à l'Algérie, à savoir la mise en place d'une industrie automobile dans les prochaines années. Sur ce point, M. Temmar n'avait pas caché que ce projet était sur la bonne voie alors que l'actuel ministre a reconnu que cette industrie est complexe et qu'il faut laisser la parole aux spécialistes.