De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur L'été sera culturel cet été à Tlemcen. De la musique au théâtre en passant par les échanges culturels inter-wilayas et la lecture. A Tlemcen, l'organisation des vacances d'été des enfants représente souvent un véritable casse-tête pour les parents. Où les envoyer ? Comment trouver des activités qui leur plaisent, à des prix abordables ? Comment les occuper, s'ils doivent rester à la maison ? Dans ce sillage, les responsables de la culture à Tlemcen (direction de la jeunesse et des sports, maisons de la culture, centres culturels, etc.) ont élaboré un programme, très varié et accessible à tous, au profit des jeunes et des enfants. «Voilà qui devrait, je l'espère, apporter des réponses aux familles en recherche de solutions pour leurs enfants», a-t-on noté au niveau de la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen. Le programme consiste, a-t-on ajouté, en des soirées musicales, des spectacles de théâtre, des excursions au bord de la mer… Et, dans l'objectif d'encourager la lecture publique, la bibliothèque ambulante, dotée de quelque 4 000 ouvrages, offrira, a-t-on ajouté, aux enfants et aux jeunes l'opportunité de découvrir le plaisir de la lecture, qu'ils auraient dû avoir en classe, si l'école assumait sa mission, telle qu'elle se doit de le faire. Car, pour que l'élève devienne un lecteur autonome et affirme ses goûts, le plaisir de lire doit être suscité à l'école pour que la lecture devienne justement un passe-temps durant les vacances. «‘‘Le livre d'été'', comme on dit, est l'aboutissement d'un apprentissage qui commence très tôt. La lecture doit être au cœur de l'école, son fondement même . Mais elle ne saurait s'arrêter à ses portes. Si le plaisir de lire se découvre en classe, il doit toutefois se prolonger pendant les temps de loisir, en fin de journée, en fin de semaine et pendant les vacances scolaires», dira un psychopédagogue. Durant cette période et comme a l'accoutumée, la culture reste un domaine d'action privilégié de la politique de la ville, et certains élus s'efforcent de créer l'animation car l'ensemble des acteurs ont l'ambition d'impulser de nouvelles politiques culturelles et artistiques en faveur des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Leur volonté commune est de poursuivre, et d'amplifier les interventions en faveur du développement des activités culturelles et artistiques au bénéfice des habitants des quartiers, notamment ceux des plus éloignés. Mais il y a loin entre l'intention et la concrétisation. Sorti de la ville, il n'y a rien. Dans ces zones excentrées et ces villages, les cybercafés demeurent les uniques lieux pour passer le temps, alors que d'autres préfèrent les salles de jeu informelles, qui attirent bon nombre de jeunes. La culture à Tlemcen, durant cette saison estivale, même si elle est riche, n'est tout de même pas à la portée de tous, notamment des ruraux. Les villes de toute la wilaya sont plongées dans une torpeur quasi totale imposée par la chaleur. Les jeunes, notamment les écoliers, jettent leur dévolu sur tout ce qui est plan d'eau, retenues collinaires, bassin d'eau, canaux d'irrigation, oued qui sont envahis par ces groupes où les plus âgés et les plus rompus à l'art de la natation, ou plutôt au barbotage, prennent sous leur aile les plus jeunes qu'ils s'initient à la nage. Pour la plupart, la mer, faute de moyens, n'est qu'un rêve. Par ailleurs, le citoyen en quête de fraîcheur aime se laisser aller à déambuler, dans la belle cité des Zianides, à profiter des quelques souffles d'air frais. Par contre, l'été dans les régions rurales est lourd. La saison est caractérisée par des vagues de chaleur qui chassent des rues les citoyens . En plus de la chaleur, on affronte les moustiques et les odeurs nauséabondes dégagées par les latrines de fortune et les eaux usées. Pour les enfants, l'été est une saison marquée par de longues journées à vivre souvent en groupe, dans les champs, à garder le troupeau. Le manque de loisirs est flagrant. Mais ces enfants de la campagne ont leur passe-temps. Quand ils ont un moment de liberté, ils vont piquer une tête dans l'oued, ils chassent la gerboise à l'aide de furets, battent la campagne à la recherche de ruches sauvages, s'inventent des jeux. Le travail saisonnier est aussi une activité qui permet aux enfants de récolter un peu d'argent, dont une partie ira au budget familial. Vente de fruit et légumes, friperie, glaces, vendanges, cueillettes offrent ces emplois temporaires qui aident à couvrir les dépenses de la rentrée scolaire, universitaire, ou carrément subvenir aux besoins de la famille. Mais le monde rural n'a rien pour étancher sa soif de culture.