«Les pouvoirs publics nous ont ignorés. Tout ce que vous voyez est illégal. Les rackets, les vols, les insultes et les rixes se font au quotidien. Les clients, pour acheter un kg de pomme de terre, doivent mettre en danger leur propre vie […].» Ces propos, à quelques nuances près, sont ceux des citoyens habitant aux alentours du marché informel des Trois Horloges, à Bab El Oued. Ils se plaignent de la présence des vendeurs ambulants. Ces derniers, au vu et au su des autorités compétentes, ont même installé dans les ruelles des quartiers alentours leurs étals de fortune. Résultats : les clients, en majorité des femmes, s'y bousculent. Des rixes et des vols à la sauvette sont enregistrés tous les jours. A cela s'ajoutent les odeurs nauséabondes des égouts. «Les responsables de l'APC ont fui leurs responsabilités. On les a avertis par des correspondances, mais ils n'ont pas daigné nous répondre. Le chef de daïra, après maintes réclamations, a refusé de nous recevoir», nous a affirmé M. Ayad, gérant d'une pharmacie située au cœur de ce marché. Même sentiment chez les habitants des quartiers avoisinants. Ces derniers ont montré du doigt le silence des autorités compétentes, à leur tête le président de l'Assemblée populaire communale (APC). «Les gens qui occupent illégalement les trottoirs viennent en dehors de la wilaya d'Alger», précisent-ils. Au-delà de l'aspect sécuritaire et de l'hygiène, les commerçants du marché des Trois Horloges sont montés, eux aussi, au créneau et ce, depuis quelques jours. Le motif avancé par le biais du président de l'Association de protection de l'activité commerciale au niveau d'Alger a trait à la prolifération de ces étals de fortune. «Comment voulez-vous qu'on travaille. Eux occupent des trottoirs illégalement sans payer aucune taxe et durant toute la journée, et nous on vend conformément à la loi, et seulement la matinée. Ils doivent être transférés dans des marchés couverts», nous ont expliqué certains vendeurs dudit marché. Pour ce faire, une grève a été organisée durant le mois de juillet dernier pour protester contre ce genre de pratique. En vain. Durant notre virée sur les lieux, les marchands ambulants continuaient à vendre en toute impunité. Côté clients, les avis sont partagés. Certains déplorent la présence de ces commerces informels. D'autres affirment qu'ils trouvent leurs comptes… «Franchement, ils [les marchands ambulants, ndlr] rendent service à ceux qui veulent acheter le soir et les après-midi» expliquent-ils. S. B.