Un moment d'inattention de la mère, et c'est le drame. Les accidents domestiques font chaque année des victimes. Entre celles qui en gardent de lourdes séquelles et celles qui en perdent la vie, les chiffres sont effarants. Ce sont pratiquement toujours les enfants qui y sont exposés, et ils seraient un million à en connaître les affres chaque année. Quelques secondes suffisent à faire basculer l'existence d'un petit et celle de sa famille pour lesquels rien ne peut être comme avant. Les mêmes erreurs et la même négligence qui se perpétuent et qui ne servent vraisemblablement pas de leçon aux autres. Des flacons et bouteilles de détergents et de produits décapants placés à la hauteur des enfants, des médicaments exposés à leur vue, des ustensiles de liquides bouillants placés négligemment sur le feu, les dangers sont nombreux entre les quatre murs du logement familial pour des bébés et des gamins qui en ignorent l'ampleur, ainsi que les conséquences. La curiosité des tout-petits par rapport à ce qui les entoure n'est pas sans risque, mais entre une égratignure bénigne provoquée par un objet quelconque et une brûlure, la différence est de taille, en proportion aux conséquences de l'une et de l'autre. Une simple griffure ne peut avoir l'ampleur du désastre sur un petit corps brûlé qui en garde les traces indélébiles, souvent handicapantes. Les appels à la vigilance des parents et au respect de l'affichage sur les emballages ne semblent pas trouver l'écho souhaité, bien que les campagnes menées dans ce sens restent très insuffisantes. L'ingestion d'un détergent ou d'un produit caustique est tellement courante, et combien d'enfants en ont subi et en subissent les malheureux effets avec un œsophage et un estomac mutilés, quand ils n'en décèdent pas après une longue souffrance. D'ailleurs, les adultes sont parfois eux aussi exposés à ces mêmes dangers, l'inadvertance au moment d'étancher leur soif les poussant à commettre une erreur fatale en confondant produits très nocifs et boissons. Mais ce n'est pas la même ampleur en comparaison avec le nombre d'accidents domestiques dont sont victimes les enfants. La prudence n'étant pas leur propre, la sensibilisation et la prévention pourraient avoir une plus grande portée si elles étaient mieux ciblées et avec une plus grande envergure. L'appel à la vigilance des parents, des mères en particulier, doit être continuel. R. M.