Les besoins d'investissement en infrastructures énergétiques (électricité et gaz) dans le pays sont encore très importants (douze milliards de dollars sur les dix années à venir). Importants parce qu'ils sont liés à un ensemble de paramètres : attentes fortes en matière de croissance économique, tous secteurs confondus ; forte croissance démographique, demande en logement en hausse, consommation d'énergie en augmentation… Le cadre législatif dans le secteur de l'énergie ayant changé, le privé, national ou étranger, a la possibilité de se mettre à contribution pour la prise en charge de ces investissements. Explications : la nouvelle loi sur l'électricité et la distribution publique du gaz par canalisations, adoptée en 2002, a permis de modifier le statut de Sonelgaz et de le transformer en SPA. La Sonelgaz avait le monopole sur toutes les activités de l'électricité et de la distribution publique du gaz. La loi en question a ainsi rendu possible l'ouverture de la production à l'investissement privé pour les besoins nationaux et pour l'exportation. De même, elle a permis l'ouverture du capital des filiales de Sonelgaz, entre autres. Des indices sur l'offre d'investissements : en matière d'électricité, la capacité supplémentaire de lignes de transport et d'interconnexion qu'il est nécessaire de mettre en exploitation est estimée à 5 350 km pour la THT et 2 750 km pour la HT ; la réalisation d'environ 140 stations et sous-stations électriques sera nécessaire ; la distribution de l'électricité qui est assurée à travers les réseaux de moyenne (10 et 30 KV) et basse tension (220-380 V) devrait connaître un développement important. C'est ainsi que plus de 100 000 km de réseaux et près de 50 000 postes de transformation (100 à 400 kva) devraient être mis en service. De plus, le nombre de compteurs à installer est de 3 500 000 (nouveaux abonnés et remplacement d'anciens compteurs). Et en matière de production d'électricité ? Pour répondre aux besoins futurs des différents consommateurs, notamment aux clients industriels, la production d'électricité devrait doubler, pour passer de 24 400 GWH actuellement à environ 46 000 GWH en 2010. A cet effet, les besoins supplémentaires en capacité de production à mettre en service sont estimés 6 000 MW. En matière gazière, l'évolution de la consommation de gaz naturel nécessitera un plan de développement des infrastructures de transport et de distribution. Les investissements attendus demeurent importants. 4 500 km de réseaux dont 3 000 km seront réalisés pour la mise en œuvre des programmes de distribution publique. Il est prévu le raccordement de 40 nouvelles localités en moyenne en gaz naturel par an : ce sont près de 500 localités supplémentaires qui seront raccordées au réseau GN gaz naturel en 2010. Ces nouveaux centres correspondent à la réalisation d'environ 9 000 km de réseaux de distribution, auxquels viendront s'ajouter 7 500 km pour les extension et renforcement des réseaux de villes déjà alimentées. Y. S.