L'Institut français du pétrole (IFP) a estimé hier que d'ici 2010, la consommation mondiale de gaz devrait continuer à progresser de manière soutenue. “Au cours des dix dernières années, la consommation de gaz naturel a progressé de 2,6%/an, s'établissant à 2 841 109 m3 en 2005. Dans le même temps, la part du gaz dans la demande d'énergie primaire n'a que légèrement progressé de 23,2 à 23,5%”, a indiqué l'IFP à l'occasion d'un colloque Panorama 2007 sur les perspectives des différents marchés énergétiques. “Cette progression de la demande gazière a été accompagnée par la mise en place d'infrastructures de production et de transport importantes”, a poursuivi cet institut de formation, relevant que “les échanges gaziers internationaux ont plus que doublé” et “les périodes de fortes tensions entre offre et demande sur les marchés ont été assez limitées”. Selon les prévisions, “d'ici 2010, la consommation de gaz devrait continuer à progresser de manière soutenue”, ajoutant qu'“une croissance de l'ordre de 2,5% par an est envisageable”. À plus long terme, l'Agence internationale à l'énergie table sur une croissance de l'ordre de 2% par an d'ici 2030. “Dans ce scénario, raisonnablement optimiste, la concurrence entre énergies ne devrait avoir qu'un impact modéré dans les pays OCDE. La production d'électricité continue à être le secteur porteur de croissance. Les centrales thermiques à charbon propre en projet en Europe n'entreront pas en exploitation avant 2010. Aux Etats-Unis, les centrales électriques au gaz nouvellement construites tendent à être exploitées à pleine capacité afin de satisfaire la demande”, note l'IFP. L'institut ajoute que “côté offre, les infrastructures de production et de transport du gaz sont déjà en exploitation ou en cours de construction pour mettre les volumes nécessaires à disposition”. Mais il prévient qu'une “situation plus tendue au niveau des approvisionnements de certains marchés (Asie) reste néanmoins très probable.Dans le bilan énergétique, “le gaz naturel est incontestablement l'énergie fossile dont la combustion a l'impact le plus faible sur l'environnement”, poursuit l'IFP, notant que “dans un contexte de mesures politiques et fiscales de plus en plus strictes destinées à réduire les effets néfastes des industries énergétiques sur l'environnement, une utilisation accrue du gaz ne peut donc que contribuer favorablement au respect des engagements de Kyoto”. L'institut ajoute que “les performances techniques et économiques liées à des taux de rendement atteignant environ 58% pour des centrales à cycles combinés, les concepts d'installations compactes réduisant temps de construction et investissements et leur meilleure intégration dans l'espace ne sont plus à démontrer”. Mais, “alors que les ressources de gaz naturel sont globalement abondantes et en quantités suffisantes pour satisfaire une partie des besoins énergétiques mondiaux de ce siècle, l'industrie va devoir faire face à des tensions en matière d'approvisionnement dues au manque d'investissements consentis à l'exploration-production” dans certains pays producteurs, note encore l'IFP. Pour l'Europe, l'FP prévoit que “la demande gazière européenne devrait poursuivre sa progression à un rythme assez soutenu d'ici 2015 avec toutefois des disparités entre les régions”. Portées par la croissance de la demande de gaz du secteur électrique, “les hausses les plus fortes (environ 3 à 4% par an) devraient concerner les pays du pourtour méditerranéen (Espagne, Portugal, Italie, Turquie), bien plus que les pays du nord du continent ou d'Europe centrale (1,6 à 1,8% par an)”, selon toujours l'FP. Le marché européen, qui disposera à cet horizon de capacités de réception importantes, “devrait être porteur pour le GNL. Les approvisionnements par gazoducs de Norvège et d'Algérie, en particulier, permettront d'assurer une partie de la demande supplémentaire”, souligne l'institut.