L'expression que l'on ressasse durant la période estivale, «l'été de tous les dangers», a tendance à devenir une maxime tant les risques de maladies sont courants pendant les grandes chaleurs. Le manque d'hygiène et le non-respect des règles du commerce par tous les intervenants dans ce domaine favorisent les infections qui trouvent un terrain propice à leur prolifération. Ignorant pratiquement ses droits et étant habitué à subir le diktat des commerçants, le consommateur est livré à ces derniers pieds et poings liés au vu et au su des pouvoirs publics qui semblent impuissants à mettre un terme à leurs pratiques illicites. La fraude est généralisée à tous les paliers, de l'importation ou de la fabrication des produits jusqu'à leur commercialisation par le détaillant. Toutes les combines sont permises, pourvu qu'elles rapportent sur le plan financier. Il est évident que l'absence de contrôle est à l'origine de tous les dépassements en la matière, la négligence des autorités concernées ne peut être occultée et les arguments avancés pour justifier cet état de fait sont irrecevables. L'insuffisance du nombre de contrôleurs sur le territoire national, avancée comme explication à la prolifération des infractions et de la spéculation, est certes pénalisante, mais elle ne saurait cacher les magouilles dont se rend coupable cette corporation. Le deal existant entre les commerçants et les contrôleurs est connu de tous, de même que celui les liant aux importateurs qui peuvent tout faire rentrer sans avoir à respecter les règles commerciales en vigueur. La corruption est pratiquée à toutes les échelles et ouvre la voie à la spéculation et à toutes les malversations. C'est ainsi que des marchandises entrent au pays sans aucune vérification quant à leur origine et à leur qualité et inondent le marché, aux dépens de la santé du citoyen. Des produits non conformes et des denrées toxiques se retrouvent sur les étals des boutiques et dans la rue, et c'est toujours après coup que les services censés être compétents en la matière sont bousculés, après être éclaboussés, et que des enquêtes sont déclenchées sur la manière dont ces produits ont été introduits. Ce qui n'empêche pas toutefois ces comportements répréhensibles de se renouveler. A une échelle plus modeste, au niveau des petits négoces, la vente de marchandises périmées - laitages et viandes avariées notamment - ne semble pas être une infraction. L'extinction des équipements frigorifiques, notamment pendant la nuit, est une pratique courante chez les commerçants dont le souci principal est de réduire la consommation de l'électricité. Quitte à le faire chèrement payer au consommateur, parfois au prix de sa vie. R. M.