C'est un spectacle habituel que celui de trottoirs et de chaussées jonchés d'immondices et d'eaux usées stagnantes ou coulant dans les caniveaux. Ce paysage affligeant est devenu ordinaire au fil du temps, il est vécu en tant que tel par les nouvelles générations qui n'ont connu que cette situation. Difficile de leur faire admettre qu'il existe des gestes dictés par le civisme et le savoir-vivre, par la faute des plus âgés qui ne font aucun cas des mesures d'hygiène. L'éducation environnementale et le respect des règles de salubrité ne font malheureusement pas partie de la vie de tous les jours, les parents font fi de cet aspect et font montre de négligence dans ce domaine. La dégradation du cadre de vie, accélérée par le laisser-aller des citoyens, touche aussi les immeubles dont les façades lépreuses offrent une image repoussante, il en est de même pour les espaces verts qui n'ont de vert que la broussaille en plus des bancs branlants ou gisant carrément sur le sol. Au grand dam des vieillards dont les bancs de ces «espaces verts» sont le seul refuge. Toutes ces décharges qui pullulent au niveau de tous les quartiers et de toutes les villes du pays offrent un terrain propice à la formation des bactéries et leur prolifération durant la période estivale, ce qui aggrave l'état des lieux et expose à des risques de maladies. Rongeurs, moustiques et autres insectes se multiplient à la faveur de la chaleur, constituant un danger pour la santé publique. Sans compter les chiens errants qui hantent les décharges. La bidonvilisation des quartiers ne fait qu'exacerber un problème déjà complexe et qui a pris des proportions alarmantes en l'absence des pouvoirs publics. Le rôle des municipalités est indéniable dans la lutte pour l'assainissement du cadre de vie des citoyens, surtout pendant l'été, afin d'éviter que la chaleur n'accentue les dangers. Mais c'est rarement le cas, ce ne sont pas tous les élus qui se préoccupent de l'état des lieux où évoluent leurs administrés. Alors qu'ils sont nombreux à faire des éloges sur la qualité de vie des habitants de leur commune, certains se donnent au moins la peine d'organiser des campagnes estivales de désinsectisation et de dératisation. Il est clair que la responsabilité dans cette situation est partagée, l'hygiène étant l'affaire de tous. C'est le citoyen qui fait les frais de son manque de civisme et de la mauvaise gestion de ceux qui le représentent. Et cela, il le sait. R. M.