De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur La région de Tlemcen connaît ces derniers jours une canicule exceptionnelle dont les conséquences sont multiples. En plus des incommodités de la chaleur, surtout sur les personnes âgées et/ou malades, il y a tous ces incendies qui font des ravages, précipitant ainsi la désertification dans les régions où le couvert végétal tarde à se régénérer. Ces records absolus de chaleur qui s'abattent sur la région, avec des températures dépassant les 30°, rendent la situation difficile pour ceux qui ne sont pas habitués aux fortes canicules.Conscients des dangers que peut représenter ce climat chaud, les services de santé ont rappelé certaines consignes à respecter durant cette période, interpellant surtout les parents pour les informer de la nécessité de faire boire de l'eau aux enfants, en bas âge surtout, et des dangers de l'insolation ainsi que des mesures à prendre le cas échéant.A Tlemcen, les personnes aisées se trouvent déjà sous d'autres cieux cléments ou au bord de la mer. La ville, elle, est déserte de monde et de véhicules. On y circule peu. Elle vit au rythme lent imposé par la chaleur étouffante caractérisant cette période caniculaire d'une intensité et d'une durée exceptionnelles, ce qui oblige les populations à déserter les rues pour rester cloîtrées chez elles, à l'abri du soleil et de la chaleur que les climatiseurs ou les ventilateurs combattent.Quant aux jeunes qui n'ont pu se payer des vacances en bord de mer, en Algérie ou à l'étranger, ils optent pour les infrastructures aquatiques pour se payer des moments de détente et de fraîcheur. A la mi-journée, toute la région de Tlemcen est plongée dans une torpeur quasi totale, imposée par la chaleur, et les jeunes en groupe jettent leur dévolu sur les structures aquatiques de la région notamment les piscines. Dans les régions rurales, les vacances pour certains sont dures devant le manque de moyens, surtout pour les écoliers qui ne trouvent où aller pendant cette période de plus de trois mois. Dans ces régions, cette communauté Juvenile n'a de choix que de jouer dans les rues, dans les oueds souvent pollués, ou de rester collée au petit écran. Il fait chaud, les journées s'allongent et le temps s'étire. Les rues de la ville se vident. Les lieux présentent un autre visage, et faute d'évasion, chacun grignote le temps à sa manière, à son rythme, selon son inspiration, ses moyens et son humeur, comme si la paresse a ses musiques et ses tempos. Pourtant, vacances et congés sont des périodes «sacrées», qui sont consacrées aux réjouissances et repos, et auxquels nous nous préparons bien des semaines à l'avance ! Pour plusieurs, c'est un temps privilégié pour prendre la route et visiter ses proches, sa famille, mais c'est aussi une période toute désignée pour plonger dans la joie de vivre afin de reprendre le travail en bonne forme. Tlemcen suffoque en cette période estivale sous le poids de la chaleur et souvent des vents de sable arrivant des régions semi-désertiques du sud de la wilaya. Et durant cette canicule, les jeunes vivant dans les régions rurales restent oisifs par manque de loisirs et ne savent à quel saint se vouer. Ils n'ont pour tuer le temps que ces cafés qui ne répondent à aucune norme d'hygiène. Les élus des régions steppiques ne pensent point à cette frange de la population par la programmation de navettes vers des sites balnéaires. Ces communes rurales sont en réalité livrées à l'anarchie et au laisser-aller. Leurs populations sont soumises aux aléas de la nature et marginalisées par les autorités locales. La jeunesse est carrément ignorée, surtout dans ces localités enclavées et menacées par l'avancée du désert qui a déjà pointé son nez. Dans ces régions, la jeunesse vit le calvaire durant cette saison estivale. D'immenses parcours nus, autrefois envahis par le cheptel, sont menacés par l'avancée des sables. Très souvent, les tourbillons soulevés par le vent montrent à quel point le danger menace non seulement ces régions mais aussi toute la wilaya. Pour les enfants, l'été est une saison marquée par de longues journées à vivre souvent en groupe, exposés aux dangers des MTH ou des coups de soleil, conséquence d'une misère qui règne dans ces lieux. A travers ces régions, il est absolument nécessaire d'intervenir, car on sent, on voit la souffrance qui se lit sur les visages marqués par les privations et les soucis. L'été est dur. C'est un véritable calvaire qu'on endure. Et pour se soulager, le peu d'eau qui forme les gueltas au niveau des oueds attire bon nombre de jeunes, alors que d'autres se rafraîchissent dans les bassins d'irrigation des exploitations agricoles réalisés dans le cadre de la politique du renouveau agricole. La baignade dans les rivières, le barrage de Béni Bahdel et autres retenues collinaires est, certes, interdite, car elle présente de nombreux dangers de noyade. Mais quand la chaleur devient étouffante, cette interdiction devient inopérante. De nombreux enfants ne la respectent pas, le plus souvent par méconnaissance de l'interdiction et des dangers encourus. D'autres l'enfreignent sciemment, bien que connaissant les risques de noyade qui sont bien réels. Nombreux sont les enfants inconscients qui ont d'ailleurs été repêchés de justesse. D'autres ont été blessés ou contaminés par les eaux usées. La plupart ont été sauvés, mais certains y ont malheureusement laissé la vie. Le danger de la baignade dans ces lieux par rapport aux plages réside en fait dans la nature du site. En effet, les oueds sont remplis de boue alors que les barrages sont très profonds, de plus, l'eau douce nécessite plus d'efforts pour flotter, ce qui peut rendre la nage très difficile. De même, la puissance des courants et la variation de la profondeur d'un endroit à un autre peuvent également être à l'origine des noyades. Cependant, si bon nombre de personnes crient fort «à nous les vacances !» parce qu'elles disposent de moyens financiers pour l'évasion et les voyages, même à grands frais, il en existe qui tuent le temps dans les cafés ou dans le quartier. Cette frange de la population n'ayant pas de ressources n'ira nulle part. Les quelques sous mis de côté seront destinés à la rentrée sociale qui s'avère difficile, d'autant plus que cette année, elle coïncide avec le mois de Ramadhan. Aussi ne reste-t-il que les oueds, les gueltas et les barrages. Quant aux dangers, on se dit que ça n'arrive qu'aux autres… Ainsi, se passe l'été dans les régions rurales qui ne disposent pas de piscines ou d'infrastructures adéquates pour passer paisiblement son temps. Les élus doivent cependant penser à remédier à la situation, en inscrivant des projets lors de ce quinquennat 2010-2014.