Le commerce mondial devrait progresser de 10% ou plus en 2010, selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui a revu hier à la hausse ses prévisions «Notre prévision pour le commerce mondial cette année est de +10% en volume, après -12% en 2009», a déclaré le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, repris par les agences. Et de rappeler que cette croissance s'explique par le dynamise que connaissent certains pays. «La croissance du commerce fait un rapide retour, surtout grâce au dynamisme continu de la Chine et d'autres pays», a indiqué à ce sujet M. Lamy dans un discours prononcé à l'Institut pour le commerce international de Shanghai après la présentation du rapport annuel de l'organisation à l'Exposition universelle de Shanghai. Dans son précédent rapport, en l'occurrence celui de mars 2010, l'OMC tablait sur une croissance de 9,5%. Avec un 0,5% de plus par rapport aux prévisions de mars 2010, le taux de croissance annoncé hier semble optimiste à la lumière de celui enregistré en 2009.Le DG de l'OMC a même estimé que, sauf mauvaise surprise, cette «dernière estimation (+10%) pourrait même s'avérer trop minorée». On peut s'attendre donc à un chiffre plus important. Ce qui pourrait faire oublier la chute enregistrée en 2009, une chute jamais connue depuis la Seconde Guerre mondiale en raison de la crise et d'une forte contraction de la demande mondiale. Sur un autre plan, le rapport de l'OMC a consacré un chapitre important à la coopération dans le domaine du commerce international des ressources naturelles. L'OMC exhorte dans ce cadre les Etats à renforcer leur coopération dans ce domaine, faute de quoi de nouvelles tensions pourraient poindre. «Je pense non seulement qu'il est possible de trouver, dans les négociations, des compromis mutuellement avantageux englobant le commerce des ressources naturelles, mais aussi que le fait de ne pas traiter ces questions serait une source de tension croissante dans les relations commerciales internationales», relève M. Lamy, dans le rapport. Les réacteurs rappellent que le caractère épuisable de certaines matières premières pousse les pays riches en ressources naturelles à limiter les exportations par des taxes et des restrictions quantitatives à l'exportation, note l'OMC. Ces taxes à l'exportation concernent ainsi 11% du commerce des ressources naturelles, contre 5% du commerce des autres marchandises, selon le rapport. Ces mesures ont des effets préjudiciables sur les autres pays en influant sur les prix mondiaux et en affectant les profits entre importateurs et exportateurs, regrette l'OMC qui recommande de prendre des mesures permettant de favoriser la conservation de ces matières premières. M. Lamy indique que sa «conclusion, qui ne surprendra personne, est que nous améliorerions grandement nos chances d'engager une action positive dans ce domaine si nous parvenions à conclure rapidement le cycle de Doha». Pour rappel, en 2008, le commerce des ressources naturelles représentait 3 700 milliards de dollars (2 859 milliards d'euros), soit environ 24% du commerce mondial des marchandises. Cette valeur a été multipliée par plus de six entre 1998 et 2008. La Russie est, à titre indicatif, le premier pays exportateur de ressources naturelles, avec une part de marché de 9,1% en 2008, dopée par la forte hausse des prix des carburants. L'Arabie saoudite arrive en deuxième position (7,6%). Du côté des importateurs, les Etats-Unis arrivent en tête du classement, en achetant15,2% des ressources naturelles échangées en 2008. Le Japon les suit (9,1%), puis la Chine (8,6%). R. E.