Le commerce mondial devrait progresser de 9,5% en 2010, a prévu vendredi l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "C'est une bonne nouvelle pour l'économie mondiale" après une chute de 12% du commerce mondial en 2009, a indiqué le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, lors d'une conférence de presse à Genève. Les pays en développement devraient voir leurs échanges commerciaux progresser de 11% cette année, tandis que dans les pays industrialisés, le commerce connaîtrait une augmentation de 7, 5%, a prévu M. Lamy en révélant les dernières données statistiques et prévisions de l'OMC sur le commerce international 2009/2010. "Cela signifie qu'en matière de commerce, il y a une lumière au bout du tunnel et c'est certainement une bonne nouvelle pour l'économie mondiale", a estimé le patron de l'OMC. "En cette période difficile, le système commercial multilatéral a une fois de plus apporté la preuve de son utilité", a déclaré Pascal Lamy, le directeur général de l'OMC. "Nous voyons la lumière au bout du tunnel et le commerce promet de jouer un rôle important dans la reprise. Mais nous devons éviter de faire dérailler toute reprise économique en ayant recours à des mesures protectionnistes", a-t-il ajouté. Le commerce mondial a connu en 2009 une baisse de 12,2% en volume et de 23% en valeur, soit un recul sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale, à cause notamment de la crise économique et financière mondiale. "Nous voyons la lumière au bout du tunnel ", a-t-il affirmé en précisant que les pays en développement allaient être les premiers à tirer la reprise, avec une hausse de 11 % de leurs exportations en 2010, tandis que les pays industrialisés, plus durement touchés par la crise, connaîtraient une progression moindre, de l'ordre de 7,5 %. Cette hausse, précise l'OMC, "repose sur l'hypothèse d'une reprise de la croissance du PIB (produit intérieur brut) mondial conforme à ce que l'on s'accorde à prévoir, 2,9 %, ainsi que d'une stabilité des prix du pétrole et des taux de change". Une précaution qui s'impose quand on voit notamment se détériorer à grande vitesse le climat des échanges commerciaux entre la Chine et les États-Unis sur fond de manipulation du yuan. Or la Chine, confirme l'OMC, a bel et bien dépassé l'an dernier l'Allemagne comme premier exportateur mondial, avec 10 % du total des ventes hors frontières réalisées autour du globe. Elle s'impose également comme deuxième importateur derrière les États-Unis. Pascal Lamy, toutefois, remarque que, contrairement à ce que l'on pouvait imaginer, et en dépit de l'augmentation du chômage, "le nombre des mesures restrictives pour les échanges appliquées par les gouvernements a baissé, ces derniers mois". Mais cela ne suffira malheureusement pas à relancer les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce, qui piétinent depuis 2001, avouait vendredi à Genève le patron de l'OMC.