Au Bastion 23 ou le palais des Raïs, les mosaïques se sont confondues avec les motifs des tapis persans exposés dans le cadre de la semaine culturelle d'Ispahan qu'abrite l'Algérie jusqu'au 25 juillet. C'est par un jeudi caniculaire que les familles algéroises se sont déplacées vers cet établissement situé sur le front de mer, en quête de dépaysement à travers les tapis ornant les murs du palais.A l'intérieur du Bastion 23, dans sa cour antique, des dizaines de tapis persans faits main captent les yeux des visiteurs dont la majorité sont des femmes. Ces dernières, venues dans l'espoir de dénicher un accessoire de décoration à bon prix, sont restées en totale admiration devant le savoir-faire des artisans tapissiers perses. «Ces tapis faits avec de la véritable laine et des fils de soie sont des merveilles absolument à avoir chez soi», déclare une vieille dame accompagnée de sa belle-fille. Un monsieur est en train de regarder les sacs traditionnels faits en laine. «Il est vraiment beau et pratique, je suis vraiment étonné de voir que les prix sont abordables», dira-t-il. Sacs accrochés aux murs côtoient à merveille grands tapis ainsi que bijoux traditionnels. Hélas, les exposants ne comprenaient pas un mot en arabe ou en français ; heureusement que les prix étaient affichés. Entre motifs géométriques et autres symboles de la culture perse, le visiteur est convié à un envoûtant brassage de cultures, de couleurs et de symboliques.Considéré comme l'un des arts essentiels en Iran, le tapis persan se distingue par son tissage dont la technique et la beauté remontent à l'âge de bronze. Le luxe auquel est associé le tapis persan fournit un contraste saisissant avec ses débuts modestes parmi les tribus nomades de Perse. Le tapis était alors l'article nécessaire contre les hivers rudes. Depuis, il est devenu un mode d'expression artistique par la liberté qu'autorise notamment le choix des couleurs vives et des motifs employés. Les secrets de fabrication sont passés de génération en génération. Les artisans utilisaient les insectes, les plantes, les racines, les écorces et d'autres matières comme source d'inspiration. À partir du XVIe siècle, la fabrication des tapis s'est développée jusqu'à devenir un art à part entière. Aujourd'hui, cet art s'est développé jusqu'à se confondre avec d'autres styles et d'autres influences. Les tapis sont mis en vente pour les collectionneurs et les gens sachant apprécier les belles choses. L'exposition est abritée par les différentes salles du Bastion 23 qui est en lui-même un lieu à visiter impérativement. Rappelons que dans le cadre de la semaine de la culture d'Ispahan en Algérie, d'autres expositions de lartisanat sont abritées par le Musée national des beaux-arts et l'espace Agora de Riad El Feth et cela jusqu'au 25 juillet 2010. W. S.