«Nous sommes en train de renforcer les mesures de contrôle interne au niveau de Sonatrach dans la rigueur et la stabilité», a déclaré Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, cité par l'APS, en marge de la cérémonie de clôture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN), organisée jeudi 22 juillet. Le ministre a évoqué également la stratégie de développement du secteur de l'énergie, soulignant que celle-ci a toujours été la même ; elle est axée sur le «renforcement» du potentiel énergétique du pays, de «l'association» de toutes les sources d'énergie pour approvisionner le pays et la gestion des ressources avec «rationalité». Et d'ajouter, par ailleurs, que le renforcement du secteur nucléaire, notamment en matière d'électricité, fait aussi partie des «axes prioritaires» de la politique énergétique du pays. Youcef Yousfi semble vouloir un secteur ouvert aux entreprises nationales, privées ou publiques. L'idée est «d'impliquer davantage» l'appareil productif national dans l'industrie énergétique du pays, d'associer des sociétés nationales à la «fabrication d'un certain nombre de composants et d'équipements dont a besoin l'industrie pétrolière et gazière» en Algérie. Concernant la tarification de l'électricité, Youcef Yousfi a rappelé que toute décision relative à ce dossier revient au gouvernement, même s'il a reconnu la «nécessité de mettre le paquet» si on veut «améliorer» la qualité de service fournie par Sonelgaz. La question des prix de l'énergie est un vieux dossier que le gouvernement n'a pas traité. Il a cependant décidé de soutenir financièrement la Sonelgaz, en lui accordant, par le biais des banques, des crédits sur le long terme et en l'aidant à gérer sa dette. Ces mesures, la Sonelgaz s'en est félicitée, quand bien même elles ne seraient pas suffisantes. Le ministre estime que, pour améliorer le service, il est «nécessaire» que Sonelgaz soit «solide» et «capable» de faire face à la nécessité de renforcer ses «potentialités humaines» et «financières d'approvisionnement» de l'énergie électrique et gazière dans le pays, appuyant ainsi la vision de la direction de Sonelgaz qui souligne qu'elle a besoin d'investissements énormes pour se développer. Est-elle rassurée ? Yousfi déclare que le gouvernement, qui a étudié toutes les possibilités, optera pour la solution «la plus rationnelle, pour le citoyen et pour l'entreprise». L'objectif, a-t-il dit, est d'assurer au citoyen une source «fiable» d'électricité avec une qualité de service «conforme aux normes internationales». Mais il n'est pas question «d'affaiblir» les capacités de Sonelgaz, a-t-il conclu. Le ministre de l'Energie et des Mines a parlé aussi des activités et des projets à l'international. A une question liée à une décision prise par Sonatrach de retirer ses investissements de la Mauritanie, il a affirmé que la société «agit selon ses intérêts et ceux du pays». «Nous sommes actuellement en train d'étudier toutes les possibilités en fonction des intérêts de l'entreprise et du pays». La Sonatrach est présente dans nombre de pays, gérant un ensemble de projets en association. Son objectif est que ses activités à l'international doivent contribuer grandement à l'augmentation de son chiffre d'affaires. Elle est implantée aujourd'hui en Europe, en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Le ministre de l'Energie est par ailleurs revenu sur le mégaprojet d'énergie solaire (Desertec, initié par un nombre de sociétés européennes. Youcef Yousfi n'a pas formulé de réponses claires à ce sujet, mettant toutefois en exergue un élément de taille relatif à l'énergie renouvelable. «L'Algérie comptait réaliser un projet plus important, elle va faire plus et entend réaliser une nouvelle ville dont l'électricité est entièrement solaire», a-t-il révélé. Desertec intéresse les Européens, la commission européenne a même affirmé qu'elle le soutient. Y. S.