Interrogé en marge de la cérémonie de clôture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN) par la presse sur les récents changements intervenus au sein de Sonatrach, le ministre a indiqué : « Nous sommes en train de renforcer les mesures de contrôle interne au niveau de Sonatrach dans la rigueur et la stabilité. » Ces mesures viennent après les changements opérés suite à l'éclatement du scandale de corruption au niveau de Sonatrach qui a éclaboussé plusieurs dirigeants dont certains sont emprisonnés tandis que d'autres demeurent sous contrôle judiciaire. Depuis le début du mois de mai, période qui a vu la nomination officielle d'un nouveau PDG à Sonatrach, Nordine Cherouati et de quatre nouveaux vice-présidents, plusieurs changements ont eu lieu au niveau des structures centrales. Les changements opérés ont surtout concerné des directions centrales dont les responsables ne sont pas nommés par décret. Même si les changements sont opérés par le nouveau PDG, il semble qu'il bénéficie du soutien du nouveau ministre. C'est la première fois que ce dernier s'exprime sur le sujet et sur la stratégie du secteur. Concernant la stratégie du groupe Sonatrach, le nouveau ministre a exclu une quelconque révision en soutenant l'idée qu'elle n'a pas changé. Cette stratégie est celle de l'Algérie, a-t-il soutenu. « La stratégie du secteur de l'énergie a toujours été la même. Elle est axée autour du renforcement du potentiel énergétique du pays, de l'association de toutes les sources d'énergie pour approvisionner le pays et la gestion des ressources avec rationalité », a-t-il déclaré. Le nucléaire est aussi inclus dans cette stratégie pour la production d'électricité, a ajouté le ministre.Il constitue un axe prioritaire de la politique énergétique du pays. Sur le plan industriel, le ministre a abordé l'intégration en expliquant que son département avait la volonté d'impliquer davantage l'appareil productif national dans l'industrie énergétique du pays. « Nous allons insister sur la nécessité de fabriquer en Algérie un certain nombre de composants et d'équipements dont on a besoin dans l'industrie pétrolière et gazière », a-t-il expliqué. A une question sur le retrait des investissements de Sonatrach en Mauritanie, le ministre n'a pas répondu directement et s'est contenté de déclarer que la société agit selon ses intérêts et ceux du pays. « Nous sommes actuellement en train d'étudier toutes les possibilités en fonction des intérêts de l'entreprise et du pays », a ajouté le ministre. A une question sur le projet solaire Desertec qui vise à produire de l'électricité dans les pays du sud de la Méditerranée et l'exporter en Europe, le ministre a indiqué que l'Algérie allait lancer un projet plus important. « L'Algérie va faire plus et compte réaliser une nouvelle ville dont l'électricité sera entièrement solaire », a-t-il déclaré sans donner de détails. A une question sur les tarifs de l'électricité, le ministre a fait savoir qu'il revient au gouvernement de prendre une décision en ce sens. Sonelgaz considère que ses investissements ne sont pas assurés tant que les tarifs de l'électricité sont bloqués. Jusqu'à présent, le gouvernement a refusé l'augmentation des tarifs de l'électricité. « Pour améliorer le service, il est nécessaire que Sonelgaz soit solide et capable de faire face à la nécessité de renforcer ses potentialités humaines et financières d'approvisionnement de l'énergie électrique et gazière dans le pays », a soutenu le ministre. Le gouvernement, qui a étudié toutes les possibilités, devrait opter pour une solution qui soit la plus rationnelle pour le citoyen et pour l'entreprise, selon le ministre. Il faut rappeler que les pouvoirs publics ont réglé le problème du découvert bancaire jusqu'en mars 2010 pour 200 milliards de dinars. Le découvert bancaire a été converti en apport de capital. De plus, l'Etat a octroyé des crédits bonifiés sur 20 ans pour assurer les investissements nécessaires. Ces mesures visent à compenser le gel des tarifs que l'Etat a imposé à Sonelgaz. Le ministre estime que « l'objectif est d'assurer au citoyen une source fiable d'électricité avec une qualité de service conforme aux normes internationales. Mais il n'est pas question d'affaiblir les capacités de Sonelgaz ».