Les soldats néerlandais ont passé hier le relais aux forces américaines et australiennes pour le contrôle de la province de l'Uruzgan après quatre ans de mission. Les Néerlandais entament ainsi le début du retrait d'Afghanistan des gros pays pourvoyeurs de troupes étrangères. Ils ont transmis le commandement au cours d'une cérémonie à Kamp Holland, dans l'Uruzgan, leurs principales base en Afghanistan. «Les Pays-Bas ont pris leur responsabilité et se sont battus pour la sécurisation et la reconstruction de l'Afghanistan», s'est félicité le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Maxime Verhagen. Les Néerlandais devraient être remplacés par des soldats américains, australiens, slovaques et singapouriens. Présents en Afghanistan depuis le 1er août 2006, les Pays-Bas ont déployé quelque 1 950 soldats au sein de l'Isaf, principalement dans l'Uruzgan, une province du sud du pays, fief des talibans. Alors que l'OTAN souhaitait une prolongation d'un an, jusqu'en août 2011, de leur mission, des divergences politiques avaient provoqué le 20 février la chute du gouvernement de La Haye et, par ricochet, le non-renouvellement de la mission des soldats. Au total, 24 soldats néerlandais sont morts en quatre ans dans le cadre des opérations militaires. Un porte-parole du commandement taliban, Yusuf Ahmadi, s'est réjoui du retrait. Et pour cause, le contingent néerlandais devient le premier des gros pays pourvoyeurs de troupes de la Force de l'OTAN à quitter le pays près de neuf ans après la perte du pouvoir par le mouvement taliban. Et la tendance devrait s'accentuer. Le contingent canadien devrait se retirer en 2011. En juillet 2011 ce sera probablement le début du retrait des troupes américaines. Ces dernières composent les deux tiers de la présence étrangère (plus de 140 000 soldats). Le Premier Ministre britannique David Cameron a évoqué récemment la possibilité de rapatrier une partie des forces dès l'été 2011. L'objectif déclaré des forces de l'OTAN, qui combattent une insurrection récalcitrante sur pratiquement l'ensemble d'un pays très difficile à contrôler, est de «pacifier l'Afghanistan» et de passer le relais aux forces afghanes de sécurité d'ici à la fin 2014. Une mission loin d'être accomplie au regard de la situation sur le terrain. R. I.