Photo :Riad Par Amel Bouakba L'affaire du drapeau brûlé à Annaba continue de faire parler d'elle. Le procès en appel des 33 personnes condamnées en première instance, par le tribunal de Annaba à des peines allant de 2 à 8 ans de prison ferme assorties d'une amende d'un million de dinars chacun, pour avoir brûlé l'emblème national en juin dernier lors des évènements de Sidi Salem (El Bouni), a été reporté à une date ultérieure sur décision de la cour de justice de Annaba. C'est ce qu'a indiqué hier, une source judiciaire, qui a précisé que «le renvoi de ce procès fait suite à une demande de la cour de justice d'Annaba d'une instruction complémentaire de cette affaire». Selon cette source, «la décision de reporter le procès en appel a été prise tard dans la nuit de dimanche à lundi à l'issue des auditions des prévenus, des plaidoiries des avocats de la défense et du réquisitoire du ministère public». Entamé dimanche, le procès en appel a été ainsi renvoyé pour complément d'enquête. Plusieurs chefs d'inculpation sont retenus, le plus grave étant «atteinte à l'emblème national» mais aussi «destruction de biens publics» et «offense à corps constitués», selon l'arrêt de renvoi. Flash-back sur cette affaire. Les mis en cause avaient été arrêtés le 19 juin dernier, alors qu'ils participaient à une manifestation de protestation dans la localité de Sidi Salem revendiquant des logements sociaux locatifs dans la commune d'El Bouni. Les manifestants en colère exigeaient également que le programme de 2 000 logements sociaux destinés à la résorption de l'habitat précaire (RHP), prévu sur les sites de Boukhadra et de Bouzaroura, soit délocalisé vers Sidi Salem. Ces manifestations avaient alors dégénéré et des heurts avaient explosé, opposant les forces de l'ordre aux émeutiers. Ces derniers ont été «accusés d'atteinte aux symboles de la nation et notamment de profanation de l'emblème national». Le 6 juillet dernier, le tribunal de Annaba a donc condamné 18 individus, à des peines allant de 2 à 8 ans de prison ferme et à une amende d'un million de dinars, chacun. Six prévenus ont été condamnés à 8 ans de prison ferme, cinq autres à six ans, 4 à 5 ans et 3 autres à 2 ans. Un jugement qualifié de «sévère» par les familles des condamnés qui ont aussitôt entrepris des démarches auprès de différentes instances du pays pour «revoir le jugement» et demander la clémence de la justice en trouvant aux jeunes émeutiers, «des circonstances atténuantes». Quelques jours plus tard, une commission composée de représentants des ministères de la Justice et de l'Intérieur et des Collectivités locales a été installée à Annaba afin de mener une enquête sur ces émeutes et conduire de «larges investigations auprès de toutes les parties concernées». Le report du procès en appel serait-il une manière d'aller dans le sens de l'apaisement ?