Synthèse de Lyes Menacer Quelques jours seulement après avoir publié 92 000 documents contenant des informations censées être confidentielles sur la guerre américaine en Irak et en Afghanistan, le site Internet Wikileaks vient d'annoncer son intention de publier dans les prochains jours 15 000 nouveaux documents militaires confidentiels, selon son fondateur Julian Assange via des vidéoconférences à partir de Londres. «On en est déjà à 7 000 documents», a-t-il dit sans révéler la date à laquelle ils seraient publiés sur ce site spécialisé dans le renseignement, malgré la demande du Pentagone, la semaine dernière, de rendre les milliers de documents déjà publiés et de ne pas en diffuser d'autres. Interrogé sur le fait de savoir si le site Internet poursuivrait la publication, il a répondu : «Absolument.» «Jusqu'à présent, nous n'avons eu aucune aide, malgré nos demandes répétées, de la part de la Maison-Blanche ou du Pentagone», a-t-il ajouté. Un porte-parole de WikiLeaks en Allemagne, Daniel Schmitt, avait déclaré la semaine dernière que le site souhaitait des contacts avec le Pentagone pour examiner 15 000 documents classés non encore publiés, de manière à «rendre la rédaction des textes telle qu'ils puissent être publiés sans danger». Le Pentagone a nié pour sa part avoir reçu une quelconque demande dans ce sens. Réagissant aux déclarations de M. Assange, le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, a appelé ce dernier à «retirer du site Internet tous les documents volés». De plus, si WikiLeaks venait à effectivement diffuser de nouveaux documents, malgré les réserves et «l'inquiétude» du Pentagone quant «au tort» que ces révélations «causent à nos troupes, à nos alliés et aux civils afghans innocents, nous atteindrions le summum de l'irresponsabilité», a dit M. Morrell. Des organisations de défense des droits de l'Homme ont également demandé au site WikiLeaks d'effacer de ces documents les noms d'Afghans aidant les forces américaines. «Nous sommes inquiets des possibles répercussions, des possibles dangers, pour les Afghans dont les noms sont apparus dans les documents de WikiLeaks», a déclaré Nader Nadery, président de la Commission indépendante des droits de l'Homme en Afghanistan, signataire d'une lettre adressée au patron de WikiLeaks aux côtés d'Amnesty International, de Campaign for Innocent Victims in Conflict, de l'Open Society Institute et de l'International Crisis Group.