Le porte-parole du président afghan Hamid Karzaï a déclaré lundi que le gouvernement afghan est choqué par la fuite des rapports militaires américains : un nombre énorme de documents classés confidentiels par ses partenaires internationaux. " Nous avons été choqués par le fait qu'un certain nombre, un très grand nombre de documents confidentiels aient été publiés ", a souligné Waheed Omar lors d'une conférence de presse à Kaboul. Il a indiqué que la réaction immédiate du président Karzaï a été que la plupart de ces points avaient été discutés dans le passé. " Pour la plupart, il s'agit de points déjà abordés avec nos partenaires internationaux et cela va permettre de montrer qu'il faut être plus prudent ", a-t-il affirmé. " Il s'agit de faits établis sur ce que la guerre en Afghanistan signifie ", a-t-il poursuivi. " Dans le passé, nous avons été clairs sur le fait que la guerre contre le terrorisme en Afghanistan ne serait pas un succès si nous n'en résolvions pas les causes principales ", a déclaré M. Omar. Le gouvernement afghan a plusieurs fois dans le passé accusé certains cercles pakistanais de soutenir les militants talibans qui se battent en Afghanistan. A Kaboul, les officiels pensent que les talibans utilisent les régions tribales anarchiques pakistanaises comme bastions sûrs. Plus de 90000 documents ont été publiés par le site spécialisé Wikileaks, qui dénonce également les pertes civiles causées par les troupes de l'OTAN et les liens des renseignements pakistanais, ainsi que le soutien apporté aux talibans qui combattent les troupes afghanes et de l'OTAN en Afghanistan. Il s'agit d'une des fuites les plus importantes de l'histoire militaire. En effet, Ce dimanche 25 juillet, Wikileaks, le New York Times,The Guardian et Der Spiegel ont révélé 6 ans de rapports secrets sur la guerre en Afghanistan. "C'est sûrement la plus grosse fuite d'informations de toute l'histoire de l'armée." C'est en ces termes que David Leigh, le responsable du service investigation du Guardian, décrit la divulgation des 91 731 rapports confidentiels de l'armée américaine sur l'Afghanistan par le site Wikileaks, spécialiste de la mise en ligne d'informations sensibles et de la protection des sources. Le site avait déjà publié la vidéo d'une bavure des forces américaines en Irak et milite pour un journalisme libre de toute censure. L'Américain New York Times, l'Anglais The Guardian et l'hebdomadaire allemand Der Spiegel ont eu accès à ces énormes archives il y a quelques semaines, à condition de ne pas les publier avant ce dimanche 25 juillet. Wikileaks les a mis en ligne et les trois journaux internationaux viennent de publier leurs analyses et de développer des outils en ligne pour consulter ces rapports. Selon le New York Times: "Six ans d'archives contenant des documents militaires confidentiels rendus public dimanche montrent une image sans fard de la guerre vue sur le terrain, beaucoup plus sombre que son portrait officiel". Et effectivement, cette fuite n'est pas du goût de Washington. Le général James Jones, conseiller de Barack Obama, a déclaré que "les Etats-Unis condamnent fermement la publication d'informations confidentielles par des personnes et des organisations qui pourraient mettre en péril la vie d'Américains et de nos alliés, et menacer notre sécurité nationale", avant de conclure que "ces fuites irresponsables n'auront pas de conséquence sur notre engagement en cours". Le général Jones n'a ni confirmé, ni démenti la véracité des documents rendus public par Wikileaks.