«Le tramway d'Alger sera mis en ligne d'ici fin 2010 ou au plus tard début 2011.» Ce sont là les engagements du ministre des Transports lors d'une émission à la Chaîne III de la radio nationale en juin dernier. Depuis, il ne semble plus être aussi formel sur le respect des échéances. Sa dernière visite sur le terrain a semé le doute quant au respect des engagements pris auparavant. Vraisemblablement, le tramway d'Alger ne sera pas mis en service cette année comme prévu mais bien plus tard. Les spéculateurs avancent d'ores et déjà l'an 2010 comme date de livraison du projet. Le retard enregistré, ont commenté de nombreux spécialiste du dossier dans la presse nationale, incombe notamment aux mauvaises études du projet qui ont laissé de côté beaucoup de contraintes techniques et qui ont entraîné d'importants surcoûts. Plus de 4 ans après le lancement du projet, la réalisation du projet du tramway d'Alger semble connaître une vraie course d'obstacles. Les 17 projets de tramways que projette le ministère à travers le territoire national semblent être, du même coup, aussi compromis que celui de la capitale. Les 6 wilayas concernées par le lancement de nouvelles lignes de tramway, à savoir Ouargla, Sidi Bel Abbès, Sétif, Annaba, Batna et Mostaganem, devraient attendre que les projets des grandes villes soient matérialisés. Le tramway d'Alger, rappelons-le, est un projet en cours de réalisation lancé en 2006 par le ministère des Transports et mené par l'Entreprise du métro d'Alger. Il est réalisé par le groupement international Mediterrail (Alstom, Todini, ETRHB Haddad). La première ligne, appelée «ligne Est», devait relier Dergana et Bordj El Kiffan à la station multimodale du chemin des Fusillés aux Annassers et s'étend sur 23,2 kilomètres. Le premier tronçon entre le centre-ville de Bordj El Kiffan et le quartier des Bananiers à Mohammadia, long de 13 km, devait être opérationnel en août 2009 mais a accusé un très important retard. Le ministre des Transports devra donc s'expliquer sur ce retard devant le premier magistrat du pays lors de son audition et trouver les arguments susceptibles de lui éviter les foudres du chef de l'Etat qui avait inclus ce projet dans son second programme quinquennal. 52 milliards de dinars ont été débloqués pour la réalisation du tramway d'Alger, 40 milliards de dinars pour la réalisation du tramway d'Oran et 36 milliards de dinars pour celui de Constantine. Soit, un total de 127 milliards pour les 3 projets. Un ancien responsable du dossier avait estimé sur les ondes de la radio nationale, il y a plusieurs mois, qu'il y aura des «surcoûts» dans la réalisation de tous ces projets en raison des problèmes survenus à l'occasion des études de faisabilité qui n'étaient, visiblement, pas très méticuleuses. Ces surcoûts varient, selon la même source, entre 5 et 6% pour la réalisation du tramway d'Alger et celui de Constantine. Rappelons enfin que le secteur des transports a bénéficié, au titre du nouveau programme quinquennal, d'une enveloppe financière avoisinant les 40 milliards de dollars consacrée presque intégralement au développement et à la modernisation du réseau ferroviaire sur le territoire national qui atteindra 10 500 km en 2014. G. H.