Ils étaient nombreux à affluer, jeudi dernier, vers le Théâtre national algérien Mehieddine-Bachtarzi pour assister à la soirée inaugurale de la 5ème édition du Festival national de la chanson chaabi, qui se tiendra du 25 au 31 août 2010. Institutionnalisé par arrêté ministériel du 13 juillet 2005, le festival donnera cette année l'occasion à trente-deux jeunes, issus de dix-huit wilayas, de faire valoir leur talent.Pour son allocution d'ouverture, le commissaire du festival, M. Bendaâmache, a tenu à souligner les nouveautés de cette année qui sont «la multiplication des masters-classe et l'animation de soirées au niveau de l'espace Fadéla-Dziria de l'Institut supérieur national de la musique», dira-t-il, avant de céder le pupitre à la ministre de la Culture qui se contentera de féliciter les jeunes pour avoir pris en charge ce genre musical. Comme le veut la tradition, des hommages seront rendus au cours de cette édition à des artistes de la chanson chaabi, à savoir les défunts Hssissen et Boudjemaa El Ankis et l'artiste Mazouz Bouadjadj. Pour la soirée inaugurale de cette 5ème édition du Festival national de la chanson chaabi, la compétition a été ouverte par Djamel Sahouadj de Chlef qui a interprété Salah alik ya imam. Il a été suivi par le charismatique Meziane Mokhtar d'Alger avec le titre Youm lahsab rabi yadri, Zidir Mourad de Béjaïa avec le titre Mahboubi zahw armani, Bounour Nadjib de Blida avec Ya Rassoul Allah et Sahir Imène avec Khatri bil djef taadeb. La deuxième partie de la soirée a été animée par le lauréat de la précédente édition du festival Mustapha Belahcene, qui a interprété Nedjm eddounia.Chaque artiste compétiteur bénéficie d'un tour de chant qui ne doit pas excéder quinze minutes. De plus, les artistes concourant devront répondre à une série d'exigences imposées par les organisateurs. Des points supplémentaires seront accordés aux artistes les mieux habillés, ceux qui respectent le temps imparti (quinze minutes pour chaque prestation), ainsi que ceux qui assisteront aux conférences et master-classe. Invraisemblable ! Pis, les membres du jury se rendront incognito à l'espace de l'INSM pour pouvoir juger les artistes en compétition. Avec de telles exigences, c'est à se demander où veulent en venir les organisateurs et surtout ce qu'ils veulent faire du festival. Quelle est donc l'idée qu'ils ont d'un festival de musique ? Ce n'est assurément pas un concours de mode ou un contrôle de l'assiduité des artistes. Il y a confusion. Ce que les jurys doivent juger, ce sont les capacités artistiques et la créativité des jeunes talents, et non leurs goûts vestimentaires, leurs positions vis-à-vis de la tradition vestimentaire des maîtres du chaabi qui, du reste, n'avaient pas une tenue particulière.En outre, un stand de livres dédiés à la musique traditionnelle algérienne est abrité actuellement par le théâtre national. Il offre ainsi aux visiteurs l'opportunité de découvrir plusieurs œuvres de différentes maisons d'édition.La 5ème édition du Festival national de la musique chaabi se poursuivra jusqu'au 31 août avec plusieurs guest stars à l'image d'Abdelkader Chaou, Idris El Hocine, Abdeslam Derouache et Mohamed Kadi. Une grande tournée a été organisée avant sa tenue durant laquelle les organisateurs ont auditionné 223 candidats pour sélectionner les 32 finalistes. W. S.