Photo : APS Par Tassadit Lazili «Le festival de la musique chaabie est devenu une tradition.» C'est ainsi que Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a ouvert officiellement, au Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine Bachtarzi, dans la soirée de vendredi dernier, la 3e édition de ce rendez-vous artistique annuel, qui a drainé une foule importante. Dans sa communication, la ministre a rappelé et mis en exergue l'importance de cette manifestation qui est célébrée chaque année au mois de Ramadhan et qui est «une preuve de la réussite de notre ambitieux projet de réhabilitation, de la promotion et du développement du patrimoine musical national», a-t-elle déclaré. Khalida Toumi n'a pas manqué également de souligner l'importance et l'intérêt qu'accorde le ministère de la Culture à la musique chaabie, qui, selon la ministre, «représente notre patrimoine artistique, et qui est porteur de nombreuses hautes valeurs telles que le nationalisme, la foi, la fraternité et la solidarité. Parmi les objectifs que nous souhaitons voir se concrétiser figurent la revitalisation du patrimoine de nos ancêtres, sa promotion et la découverte et l'encouragement des jeunes talents afin que l'on redonne à cet art sa place naturelle dans la société», a affirmé la ministre. En cette occasion, Khalida Toumi, a rendu hommage aux cheikhs et aux maîtres de la chanson chaabie, en déclarant : «Aujourd'hui, l'Algérie a commencé à retrouver sa place culturelle grâce aux efforts de l'Etat et particulièrement du président de la République qui accorde un intérêt personnel à la culture.» Pour conclure, la ministre a rapplé à l'assistance le nombre de festivals nationaux institutionnalisés qui est de 39, portant tous sur les arts et qui se déroulent dans toutes les wilayas. Place ensuite à l'orchestre du Festival national de la chanson chaabie, sous la direction de Zerrouk Mokdad, qui a interprété magistralement une «touchia maya» rappelant ainsi au public les soirées d'autrefois animées par les pionniers de la musique chaabie et andalouse. Juste après, les candidats de ce concours ont mis leur voix et leur talent à l'épreuve. Les jeunes chanteurs ne sont pas seulement d'Alger. On y retrouve des interprètes venus de plusieurs wilayas, connues pour être des lieux où se sont développées d'autres musiques savantes telles que la musique andalouse et le malouf. Le premier candidat, Aouidat Karim d'Alger, a interprété une chanson du poète Benyakhlouf alors que le second, Degui Brahim a chanté Ya azizen. Le troisième candidat de la soirée, Benhenda Hmida de Mostaganem, a choisi d'interpréter la chanson Nahmed Rabi El Krim et Difli Tarek de Constantine a repris Koul ennour. La tâche ne sera pas facile pour le jury, composé de spécialistes de la chanson chaabie, car les candidats qui ont défilé sur la scène étaient à la hauteur de l'événement. Par ailleurs, en marge des soirées du festival, se tient une exposition de photographies consacrée aux grandes figures de la musique chaabie telles que Hadj M'Hamed El Anka, El Hachemi Guerrouabi, Hadj M'Rizek, Hadj M'Nouar, Skandrani, Cheikh El Hasnaoui, H'ssissen et Mahboub Bati. Tous ont apporté «un plus» et laissé leur empreinte concernant ce genre musical. Rappelons que 215 candidats ont concouru aux sélections préliminaires du festival, dont 62 ont été retenus pour les demi-finales qui se sont déroulées en juillet dernier. La nouveauté pour cette troisième année du festival, précise le commissaire Bendaamache, a consisté àrendre hommage au moudjahid, musicien, parolier et interprète Mohamed El Badji, ou «cheikh El Baz». A noter que le 3e festival de la musique chaabie est organisé par le ministère de la Culture, et il se tient du 19 au 25 septembre 2008, ont pris part 30 concurrents, a souligné M. Bendameche, commissaire du festival.