Selon des sources bien introduites, les volumes de céréales, tous types confondus, réceptionnés au niveau des coopératives ne sont pas les mêmes d'autant plus que, dans certaines implantées dans des wilayas dites à vocation céréalière, des disparités dans les rendements ont été constatées. Des constats qui laissent avancer que nous n'allons pas vers une deuxième année consécutive de production record mais du moins qui pourrait se rapprocher des 61,2 millions de quintaux issus de la moisson 2010. Seule certitude prononcée par le ministère, la récolte du blé dur sera importante mais, en revanche, l'orge sera en net recul par rapport à l'année 2009. Quant au blé tendre, il reste marqué majoritairement par de faibles rendements. Pour preuve, à la date du 26 juin, le niveau de collecte réalisé par les 39 CCLS a atteint 2 722 500 quintaux, avec une nette prédominance du blé dur qui représente 57% du total de la collecte, alors qu'en 2009 et à la même période la collecte de blé dur ne représentait que 20% du total de la collecte. Au ministère, on avait d'autant plus soutenu, lors de la dernière évaluation du secteur qui s'est tenue au début du mois de juillet dernier que l'augmentation enregistrée dans la collecte de blé dur en Algérie pour cette campagne est pour 52% le fait des seules CCLS de Biskra, de Khenchela, de Tébessa et d'El Khemis. «Si dans des wilayas, les résultats sont en recul, cela est dû aux conditions climatiques très contrastées», avait précisé le responsable du département de production végétale au sein du ministère dans son rapport prononcé lors de la dernière réunion d'évaluation d'étape sur le déroulement de la campagne moisson-battage 2010. Toujours à propos de ce contraste climatique, ce responsable précisera que la campagne céréalière 2009/2010 a été marquée par une pluviométrie suffisante et bien répartie d'octobre 2009 à mars 2010 et une saison printanière (fin mars à fin juin) par une insuffisance et une mauvaise répartition des pluies au niveau de toutes les zones agro-pastorales (sud de Tébessa, Batna, M'sila, Laghouat, sud de Khenchela et Naama…). Ainsi, le déficit pluviométrique enregistré a eu une incidence négative sur les rendements. Et du coup, les prévisions de récolte ont été revues à la baisse notamment dans les zones du pays les plus affectées. A partir de cette donne, il y a tout lieu de croire que la campagne 2010 n'atteindra pas en matière de volume ensilé celle de 2009. Toutefois, le ministère reste optimiste car, a-t-il rappelé, cette année, la surface totale emblavée de céréales s'est élevée à près de 3,3 millions ha, soit une augmentation de 100 000 ha par rapport à la campagne précédente. Donc, selon le DG de l'OAIC, «ce que nous allons perdre comme rendement à cause du déficit pluviométrique sera comblé par les surfaces supplémentaires emblavées en céréales». Il faut aussi souligner que les partisans d'une bonne récolte, ou du moins d'un volume égal de la précédente, justifient leur optimisme à partir d'une somme d'indices. Ce sont les niveaux de disponibilité et d'enlèvement de semences et d'engrais enregistrés lors de la campagne labours-semailles 2009. Selon un bilan d'évaluation de l'OAIC arrêté au 15 décembre, il ressort en ce qui concerne la situation des enlèvements des semences qu'un volume de 635 110 q de blé dur a été livré, soit une augmentation de +56% par rapport à la dernière campagne. Pour le blé tendre, 219 030 q enlevés (+30%), l'orge : 144 485 q, (+36%) et, enfin, l'avoine : 7 925 q, soit une augmentation de 47%. Il a, par ailleurs, été observé que ce sont les semences certifiées qui ont fait l'objet d'une forte demande par rapport aux semences ordinaires.Le bilan de la campagne labours-semailles rapporte, en effet, 851 190 q de semences certifiées livrées, soit 85% des semences enlevées, devant 155 360 q de semences ordinaires (15%). Au chapitre des enlèvements des engrais au 15 décembre 2009, 331 305 q entre engrais azotés et engrais phosphatés, soit un taux d'augmentation par rapport à l'année dernière de 61%, ont été vendus. Toujours au chapitre des indices et selon le ministre du secteur, la campagne céréalière de cette année a été caractérisée par une nette amélioration des conditions de mise en place et d'entretien des cultures par rapport à l'année précédente, notamment en matière d'utilisation de semences, d'engrais et de désherbants. Non sans citer la batterie de mesures en encourageant les agriculteurs à se reconvertir ou du moins à réserver des périmètres importants dans leurs exploitations à la culture du blé ou de l'orge.Pour l'heure et dans l'attente du résultat de la récolte de la campagne céréalière 2010, ce qui est sûr, c'est que le pays va connaître une autosuffisance en blé dur. Pour le blé tendre servant à la panification, notre facture d'importation continuera son ascension à moins de revoir de façon plus approfondie les techniques de culture susceptibles de donner des rendements en blé tendre nettement supérieurs à ceux enregistrés actuellement, lesquels sont très en deçà des besoins de consommation nationale. Z. A.