A Saïda, la campagne de moisson-battage vient de connaître un début assez timide et semble déjà s'annoncer sous de mauvais auspices dans cette région à vocation agricole, si l'on en croit certaines sources bien informées. Quoi qu'il en soit, la récolte pour cette année s'est trouvée bel et bien compromise et l'on est loin de pouvoir réaliser une aussi bonne production agricole que celle enregistrée l'année écoulée. Cette année, qualifiée de « catastrophique » pour l'agriculture au niveau de la région, s'est d'abord caractérisée par d'abondantes précipitations très tardives (avril-mai) qui, selon certains agriculteurs, n'auraient été d'aucune utilité et qui, pis est, sont considérées comme néfastes pour l'agriculture. Ensuite, la situation s'est aggravée et est devenue même préoccupante depuis les premières apparitions d'essaims de criquets migrateurs au mois de mars dernier, au niveau des localités (Aïn Sekhouna, El Hassasna, Sidi Ahmed, Moulay Larbi) du sud-est et sud-ouest de la wilaya connues pour leur rendement agricole et leur production céréalière. La période fut aussi favorable à la ponte et à l'éclosion larvaire des acridiens. Par ailleurs, nous apprenons que les quantités de produits céréaliers, engrangées au tout début de cette campagne par les silos de la coopérative des céréales et légumes secs, sont déjà jugées moindres par rapport à celles emmagasinées il y a une année. Depuis le début de ce mois, les services agricoles de la coopérative n'ont réceptionné que quelque 26 000 quintaux de céréales contre 100 000 l'an dernier à la même date. La production des légumes secs fut elle aussi compromise ; aucune quantité n'a été déclarée par ces mêmes services. Enfin, il est avancé une faible estimation avoisinant un rendement de 10 qx à l'hectare pour cette période. Pour rappel, les moissonneuses-batteuses sont louées entre 1 200 à 1500 DA l'heure. Mais, s'il est un fait que les agriculteurs locaux n'arrivent pas à s'expliquer et qui commence déjà à susciter leur grogne, c'est le refus, nous dit-on, par la coopérative, du produit agricole livré (blé tendre) ; en revanche, celui des agriculteurs des wilayas limitrophes - Tiaret, Mascara, Sidi Bel Abbès - est accepté. Cette situation que rien ne justifie semble les inquiéter dès lors qu'elle s'avère préjudiciable à leurs intérêts et, partant, à l'avenir du développement de l'agriculture dans la région.