à la seconde quinzaine du mois sacré de Ramadhan, l'Office national de la culture et d'information (ONCI) continue à égayer les veillées algéroises avec un programme aussi riche que varié dispatché sur les deux scènes des salles El Mouggar et Atlas que gère l'ONCI. Ainsi, dimanche dernier, les gens se sont déplacés en masse à la salle El Mouggar pour assister au concert du groupe El Ferda de Béchar. Une heure à peine après la rupture du jeûne, l'entrée de la salle était noire de monde.Très connu pour ses chants de style traditionnel qui s'inscrivent dans le genre melhoun (déclamation de poèmes en hommage au prophète et aux saints hommes de l'islam avec un accompagnement musical), El Ferda a réussi à gagner le cœur d'un large public en un temps record, depuis que les Algériens, en général, et les Algérois, en particulier, ont, découvert le genre diwan et les musiques africaines. Vêtus d'habits traditionnels d'un blanc immaculé, les musiciens d'El Ferda prennent place sur la scène couverte d'un tapis face à une salle bondée de monde. Munis de leurs instruments, luth et percussions, les musiciens de la formation El Ferda entament la soirée avec le titre Ya krim el kourama, histoire de mettre le public dans le bain. Ils enchaîneront par la suite avec le titre Nefsi fi nefsi pour les mélomanes ainsi que le mythique poème sur le cheikh Ben Bouziane. Au sein de la salle, l'ambiance s'enfièvre. Des applaudissements et des youyous résonnent donnant un aspect festif au son mystique d'El Ferda. Les musiciens du groupe n'hésiteront pas à se déchaîner sur les instruments de percussions donnant un timbre soufi à la soirée. En fait, la musique d'El Ferda se distingue des autres traditions maghrébines par la richesse de ses modes et la diversité de son répertoire. Le spectateur est tantôt bercé par les chants soufis, le medh ou le hawzi, tantôt secoué par la puissance des rythmes africains. Cette variation musicale est sans aucun doute liée à l'histoire des habitants du Sud et lecroisement de diverses cultures et coutumes. Le concert prendra fin tard dans la soirée après avoir charmé les présents. «Je viens de découvrir el Ferda et je trouve son style vraiment authentique. en venant au concert, j'ai cru que j'allais assister à un concert de gnaoui mais je ne suis pas du tout déçue», déclare une jeune fille. «Leur musique est vraiment apaisante et durant le concert, j'ai pu déceler plusieurs influences du chaabi et du hawzi. Je suis vraiment ravie d'avoir assisté à ce concert», ajoute la vieille dame accompagnant la fille. En outre, l'Office national de la culture et de l'information continuera à ouvrir ses portes et cela, jusqu'à la fin du mois de Ramadhan. A l'affiche des concerts variés à la salle El Mouggar et des soirées inchad à la salle Atlas. W. S.