Le menu “post-chorba” de ce mois de Ramadhan n'est pas encore défini et clair dans sa totalité, mais certains organismes culturels ont déjà arrêté leurs programmes et les ont médiatisés. Le Palais de la culture, le Centre culturel français d'Alger et l'Institut national supérieur de musique proposent, pour ce mois de carême, un menu copieux et exquis. Digestion garantie ! Après une quinzaine intense en juillet dernier en raison de la tenue à Alger du 2e Festival culturel panafricain, Alger a renoué avec le calme et la monotonie. En effet, après un travail acharné et sans relâche, la plupart des établissements culturels ont pris du repos. Logique ! Mais le Ramadhan approche à grands pas ; il est dans tous les esprits et sur toutes les bouches. On pense automatiquement au menu du f'tour, mais on pense aussi et surtout à la nourriture de l'esprit et de l'âme, au menu “post-chorba”, donc aux activités artistiques et culturelles. Celles-ci vont se multiplier, se dupliquer, et le public ne saura plus où donner de la tête, entre khaïmate, concerts de musique (qui auront la part du lion), projections de films, représentations théâtrales et mêmes conférences et expositions. Les établissements culturels, notamment le Palais de la culture, le Centre culturel français d'Alger et l'Institut national supérieur de musique ont déjà arrêté leurs programmes de Ramadhan ; alors que ceux de l'Office national pour la culture et l'information (Onci) et l'établissement Arts et Culture sont en cours de finalisation. Et pour cause, l'Onci a fait vivre le public un été très intense, notamment avec le Festival international de Timgad, le Festival de la chanson arabe de Djemila et les Nuits du Casif. Cependant, nous savons déjà qu'il sera question de concerts et de soirées thématiques à la salle El-Mouggar et la fraîchement inaugurée salle Atlas. Quant à l'établissement Arts et Culture, un nouveau siège lui a été attribué, mais comme l'équipe n'est pas encore bien installée, les activités qu'il proposera seront dispatchées entre les communes et les hôpitaux. De son côté, le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, qui nous a habitué aux représentations théâtrales et à la tenue dans son enceinte du Festival national de la chanson chaâbi, n'a encore communiqué aucune information. Par ailleurs, le programme du palais de la culture Moufdi-Zakaria est déjà prêt. Disponible sur leur site Internet (www.palaisdelaculture.dz), le programme est varié puisqu'il allie le théâtre et la musique. Pour ce qui est du théâtre, il sera question, le 26 août prochain, de la représentation du one woman show, Zbida Show. Incarné par la brillante Rym Takoucht, le monologue est mis en scène par Djamel Guermi et produit par la coopérative culturelle El-Rimah. Dans une autre soirée consacrée au théâtre et prévue pour le 7 septembre prochain, le metteur en scène Ziani Chérif Ayad présentera avec sa coopérative El-Gosto, un spectacle théâtral à mi-chemin entre le 4e art et le music-hall. Le spectacle, qui promet d'être intéressant, raconte l'histoire de l'Algérie en musique. Il y aura également de la musique pour égailler les soirées automnales de septembre, avec des concerts de hawzi et d'andalou, dispensés, entre autres, par Beihdja Rahal, Lamia Madini, Hamidou, Dalila Ferhi et Samir el-Assimi, ainsi qu'un concert de meddahate, venues tout droit de Sidi Bel-Abbès. Par ailleurs, la rentrée du Centre culturel français d'Alger est prévue pour le 30 août prochain, avec un concert événement de Salah Gaoua et ses musiciens, intitulé “D'une rive à l'autre”. Un hommage au chantre de la musique méditerranéenne, Lili Boniche, mais qui ressemble étrangement à celui de l'année dernière. Le lendemain, c'est-à-dire le 31 août 2009, l'exposition, “Développement durable. Pourquoi ?” sera inaugurée. Un autre hommage sera également rendu à feu Francis Jeanson, grand ami de l'Algérie et de la Révolution algérienne, fondateur du réseau “les Porteurs de valises”. Comme l'an dernier, le court métrage sera à l'honneur au Ccf cette année, avec la “Carte blanche au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand”, prévu pour le 16 septembre prochain. D'ailleurs, parmi les films qui seront projetés, le court métrage franco-algérien, C'est Dimanche, de Samir Gasmi, Poulain d'argent, de Yennenga au dernier Fespaco. Pour sa part, l'Institut national supérieur de musique, en collaboration avec le commissariat général du Festival national de la chanson chaâbi, propose, pour le mois de carême, des soirées de chaâbi, de hawzi et d'andalou, à partir du 28 août prochain, dès 22h30. Notons également que l'association À nous les écrans, en partenariat avec l'Opca d'Alger-Centre, proposera aux cinéphiles, à partir de la deuxième semaine de Ramadhan, à la salle Ettaqafa (ex-cinéma ABC), des projections, notamment des courts métrages en compétition aux Césars 2009, ainsi qu'un film irakien et un autre documentaire algérien. Le ciné-club sera hebdomadaire mais le jour de projection n'a pas encore été fixé. De plus, plusieurs khaïmate se joindront aussi à ce programme déjà riche par son contenu. Encore une fois, on ne saura où donner de la tête, ni à quelle activité prendre part. Un marathon qui, espérons-le, ne s'arrêtera pas après l'Aïd. Sara Kharfi