Plus de 4 800 mineurs ont été impliqués dans des délits durant le premier semestre de l'année 2010 au niveau national, a annoncé Mme Kheira Messaoudène, commissaire principale et chef du bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile à la direction de la police judiciaire. Une situation d'ensemble en matière de délinquance juvénile dressée par les services de police durant le premier semestre de l'année 2010 fait ressortir 3 393 affaires impliquant 4 889 mineurs, a souligné Mme Messaoudène. Intervenant lors d'une journée de formation organisée au profit de spécialistes sur la campagne de sensibilisation à la lutte contre les fléaux sociaux en milieu de jeunes, Mme Messaoudène a précisé que, parmi les 4 889 mineurs, 4 722 sont des garçons et 167 des filles. Le vol vient en tête des infractions commises par ces jeunes délinquants avec 2 075 mineurs impliqués, suivi de la violence physique (coups et blessures volontaires) avec 1 096 cas, a précisé la commissaire principale. Les services de police ont enregistré durant la même période 121 cas de tentative de suicide, dont 107 filles et deux cas de suicide, dont une fille. Concernant les mesures prises à l'égard des mineurs en danger moral, la commissaire principale a rappelé que 1 149 mineurs ont été remis à leurs parents durant le premier semestre de l'année 2010, dont 372 filles, alors que 313 mineurs ont été placés dans des centres spécialisés dans le cadre de la réinsertion sociale de cette frange de la société. Par ailleurs, Mme Messaoudène a cité quelques causes pouvant être à l'origine de la délinquance juvénile, dont «le recul des valeurs morales, l'insouciance des familles, les parents démissionnaires et les disputes conjugales». La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a tracé des programmes de sensibilisation à travers l'organisation de rencontres d'information sur tout le territoire nationale, a-t-elle ajouté précisant que la DGSN procédait à la formation de ses cadres dans différents domaines pour lutter contre la criminalité et les fléaux sociaux. A cette occasion, la commissaire principale a fait savoir que la DGSN avait contribué à l'élaboration de plusieurs plans visant la lutte contre la violence, à l'image de l'élaboration d'une stratégie nationale sur la violence contre les enfants et les femmes ainsi que le plan national de protection de l'enfance à l'initiative du ministère délégué chargé de la famille et de la condition féminine.