L'activité de location de véhicules est en plein essor. Depuis quelque temps déjà, nombreuses sont les personnes qui se sont lancées dans ce créneau porteur et dont les services sont mis à la disposition d'une clientèle de plus en plus exigeante qu'elle soit d'ici ou d'ailleurs. La location des véhicules est une simple prestation de services et non une activité règlementée, nous apprend-on au niveau du Centre national du registre du commerce (CNRC). «Rent a car» en anglais ou «location de véhicules» en français, est l'appellation donnée par chacun des prestataires de services à cette activité, dont le but est le même : louer des voitures à des citoyens qui n'en possèdent pas ou à ceux qui ne veulent pas trop s'encombrer, préférant s'adresser à des prestataires de services dans ce domaine. Cette activité qui a fait son apparition en Algérie depuis quelques années commence à prendre de l'ampleur. Des services rapides, des prestations de service H24 et 7/7 : ces prestataires de services sont en compétition et chacun essaye d'arracher une part de ce marché qui se fait de plus en plus important ces derniers temps. De quelques agences disparates apparues, il y a peu de temps, la location de véhicules prend de l'ampleur à tel point qu'on trouve des agences à chaque coin de rue. En effet, pour louer un véhicule, pas besoin de chercher trop car on en trouve dans chacune des wilayas du pays, et à travers les nombreuses communes et même à travers les sites Internet créés par ces agences. Rude concurrence entre les agences La compétition est rude dans ce créneau d'activité, comme dans tous les autres d'ailleurs, et pour s'assurer une place dans le marché, les agences essayent d'innover et de fournir des services que les autres n'offrent pas. Certaines agences s'adressent aussi à des entreprises en leur offrant des services différents, entre autres, la location de voiture pour le déplacement de leurs employés. Toutes exigent les mêmes conditions pour louer ce service. Il s'agit d'une caution et du passeport, à laisser de même qu'une carte d'identité nationale. Les tarifs appliqués diffèrent d'une agence à une autre et suivent bien évidemment le modèle de voiture demandé. Les réservations aussi se font parfois des mois à l'avance pour s'assurer de la disponibilité d'un véhicule. Actuellement, saison où le travail se ressent davantage, aucune voiture n'est disponible avant le mois de septembre prochain. Toutes les agences que nous avons visitées à Alger affichent complet. «C'est normal», diront beaucoup de prestataires de services car c'est l'été et «nous recevons beaucoup de clientèle aussi bien des nationaux que des émigrés et même des étrangers» qui se déplacent d'une ville à une autre avec pour chacun sa destination pour les vacances ou les affaires, c'est selon. Pour en connaître plus sur cette activité, nous nous sommes rendus danscertaines agences dont beaucoup n'ont pas aimé notre curiosité, s'imaginant qu'il s'agissait des services de contrôle. Néanmoins, certaines nous ont ouvert leurs portes pour nous donner des détails sur une activité qui fait avec fulgurance ses premiers pas en Algérie. Au niveau de l'avenue Bougara, deux agences non loin l'une de l'autre offrent chacune ses services. La première offre des véhicules de différents types mais «la majorité des clients optent plutôt pour des petites voitures pour se déplacer», nous informe une employée. Possédant plus d'une centaine de véhicules, cette agence offre ses services avec ou sans chauffeur selon le choix du client. Le prix pratiqué pour une seule journée est de 3 000 DA pour la Peugeot 206, Toyota Yaris, Clio Classic, et Chevrolet Aveo. Un simple calcul peut nous donner le prix à payer pour la semaine, soit 19 500 Da, ou pour le mois soit la somme de 80 000 DA. Pour les autres voitures, à l'exemple de la Toyota Yaris II, la Toyota Sedan, Dahaitsu Materia, et Clio 3 le prix grimpe pour atteindre 3 500 DA pour la seule journée et, donc, 23 450 DA la semaine et 95 000 DA le mois complet. Pour la Peugeot 307 HDI, la Toyota Corolla, et Mégane Classic les tarifs sont de 4 500 DA la journée contre 30 000 DA la semaine et 120 000 DA le mois. Cette agence offre des véhicules avec chauffeur pour la journée, de 8 h à 18 h, à 18 000 DA la Toyota Prado/GX, à 10 000 DA la Honda Accord, la Peugeot 407/HDI, et la Renault Trafic 8 places. Elle offre aussi la Peugeot 307/HDI et Toyota Corolla, et Mégane Classic à 7 500 DA, la Toyota Yaris II, Toyota Sedan, Dahaitsu Materia, et Clio 3 à 6 500 DA, contre 5 500 DA pour la Peugeot 206, la Toyota Yaris, la Clio Classic, et la Clio Aveo. Chaque heure supplémentaire est payée par le client 1 000 DA. La directrice nous informe que la clientèle qui s'adresse à son agence est plutôt d'âge moyen, mais compte aussi parmi elle des étrangers venus d'Europe, surtout des Français, des Italiens, des Anglais et des Espagnols. Le 15 juillet dernier, d'ailleurs, un grand groupe d'Espagnols «s'est présenté chez nous pour louer des véhicules afin d'assister à un festival de la chanson berbère». La limousine pour mariées à 70 000 DA Les conditions de location sont fixées selon les exigences de chacun mais la majorité des agences exigent du client de laisser le passeport, de verser une caution, et de payer la location à l'avance. Cela pour les particuliers. Pour les sociétés, l'agence exige une photocopie légalisée du registre du commerce, un bon de commande, une copie de l'identifiant fiscal, un chèque de la caution, le numéro d'article d'imposition… Sur les problèmes que peuvent rencontrer ces prestataires de services, la responsable de l'agence au niveau de l'avenue Bougara nous dit qu'il est généralement difficile de convaincre les locataires de laisser leur passeport surtout pour les étrangers, mais nous arrivons toujours à les convaincre en fin de parcours. Des augmentations sur les tarifs de location seront au rendez-vous à la faveur de la taxe de 50 000 à 150 000 DA qui sera appliquée à l'achat d'un véhicule. En tout cas, c'est ce que nous apprennent différents agents rencontrés lors de notre travail journalistique. Une autre agence de location, toujours au niveau de l'avenue Bougara, se distingue, comme beaucoup d'autres, par la location d'une voiture de luxe à laquelle rêvera toute mariée : la limousine. De couleur blanche, cette voiture de marque Cadillac n'est malheureusement pas à la portée de toutes les bourses puisque sa location coûte la bagatelle de 15 000 DA rien que pour circuler à Alger et ses environs. Si par hasard la mariée doit partir dans une autre wilaya, le prix appliqué est de 60 000 à 70 000 DA. De quoi donner le tournis ! Cette voiture est remise sans caution aucune, mais avec le chauffeur de la société pour conduire le cortège à sa destination. A Staouéli, une employée exerçant dans l'une des nombreuses agences de cette commune, était à notre arrivée en train de s'entretenir avec un client venu échanger son véhicule qui présente un problème technique. L'employée s'affairait à faire patienter le client, en l'informant que le gérant est en route avec la nouvelle voiture. Comme quoi, ce genre de problème peut se produire mais «sans aucun souci, le client peut prendre une autre voiture», affirme notre interlocutrice. Ce commerce est prospère et les prestataires de services se font de plus en plus nombreux. Pourtant, et pour connaître le fonctionnement de ce commerce, une source au niveau de la DCP (direction de la concurrence et des prix) nous a déclaré qu'il n'y a pas beaucoup d'informations à nous fournir sur le sujet puisque leur nombre n'est pas grand alors que certaines agences se sont érigées en de véritables groupes. Même au niveau du Centre du registre du commerce, nos démarches pour avoir ne serait-ce que le nombre de ces agences sont restées vaines. B. A