En plus des travaux publics, des ressources en eau, du bâtiment, des transports et des énergies renouvelables, les hommes d'affaires américains s'intéressent fortement au secteur du médicament. En effet, les responsables des sociétés ayant fait partie de la délégation américaine qui se trouve actuellement à Alger ont affiché leur souhait d'investir dans l'industrie du médicament. Mieux, «une lettre d'intention sera signée jeudi prochain». C'est ce qu'a annoncé hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbes. «La volonté de l'Etat algérien est d'édifier une industrie nationale du médicament. Nos partenaires américains se sont déclarés prêts à investir en Algérie à travers le transfert de technologie, la formation et également la recherche. La volonté des Américains d'investir en Algérie est affichée clairement et une lettre d'intention sera signée jeudi», a indiqué, hier, M. Ould Abbes, à l'issue d'une réunion de travail au siège de son département avec une délégation d'hommes d'affaires américains venus identifier les opportunités de coopération économique et d'investissement. Il a souligné que le gouvernement algérien a décidé de«diversifier ses relations dans le domaine du médicament pour ne plus dépendre totalement de l'étranger». La nécessité de développer l'industrie nationale du médicament est également mise en avant, d'autant que notre pays est dépendant des importations. «Actuellement, nous sommes dépendants de médicaments importés, notamment d'Europe», a-t-il ajouté, regrettant que «le médicament soit devenu une affaire juteuse pour certains qui se sont emparés de ce créneau». Il a également rappelé que les Etats-Unis d'Amérique sont le premier producteur de médicaments dans le monde et que les plus grands laboratoires y sont installés. Les entreprises américaines sont intéressées par l'investissement direct, dans le cadre du partenariat et du transfert de technologie, et par les constructions spécialisées, telles que les centres pour cancéreux dotés de «bunkers» équipés d'appareils de radiothérapie, selon le ministre qui a également rappelé la construction de 57 centres pour cancéreux et de 200 hôpitaux. Dans ce sillage, Ould Abbes a fait savoir que les entreprises et les laboratoires américains veulent aussi investir en Algérie dans la production de gaz pour hôpitaux (oxygène, hélium), équipements respiratoires et consommables. «Ces produits sont importés d'Europe. Avec la nouvelle politique relative à l'industrie nationale du médicament, nous espérons diminuer progressivement cette dépendance lourde vis-à-vis de l'étranger concernant les médicaments et les consommables», a-t-il assuré. «Les laboratoires américains vont s'installer en Algérie pour fabriquer aussi de l'insuline et des médicaments anticancéreux, ainsi que des vaccins», a-t-il poursuivi, indiquant que l'Institut Pasteur est certes performant, mais il n'arrive pas à satisfaire toute la demande. Les sociétés américaines présentes à cette rencontre opèrent dans différents domaines, dont le médicament, la production de gaz médical et la construction. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la visite d'une semaine d'une mission économique américaine. S. B.