Synthèse de Wafia Sifouane Réalisé par Rachid Benallal et écrit par Rachid Soufi, le long métrage algérien Si Muhand U M'hand a décroché hier le grand prix de la 4ème édition du Festival du film amazigh abrité par Agadir du 5 au 9 octobre au Maroc. «Cette belle moisson n'est pas le fruit du hasard mais vient récompenser le dynamisme du film», a commenté le commissaire du festival, Assad Si Hachimi. Financé par le Fonds de développement des arts, des techniques et de l'industrie cinématographiques (FDATIC), le film a été réalisé en 2006. «Cette distinction est un encouragement pour le cinéma algérien en général, et le cinéma amazigh, en particulier», dira le réalisateur du film, M. Benallal.Concernant le choix de la langue amazigh, le cinéaste dira que «c'est l'originalité et l'authenticité d'un film qui importe et non la langue dans laquelle il est tourné». Interrogé sur la possibilité de doubler le film en arabe, il se montera réticent. «C'est la richesse du film en poèmes de Si Muhand U M'hend qui écarte une telle éventualité», expliquera-t-il. «Je pense personnellement que les poèmes ne peuvent être récités que dans leur langue originelle […]. La traduction les déforme plus que tout», argue-t-il. Par ailleurs, deux autres Algériens ont été primés lors de ce festival, à savoir Kamal Hamadi, lauréat du prix du meilleur documentaire pour son film Ger yenzizen et la comédienne Anya qui a décroché le prix de la meilleure interprétation féminine. Autre distinction pour le 7ème art algérien avec le 3ème prix de la mention spéciale du jury du 8ème Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger qui a été attribué à Amal Kateb, réalisatrice algérienne vivant en France, pour son film On ne mourra pas. Ce court métrage de 20 minutes qui évoque l'Algérie des années 1990 marquée par le terrorisme a déjà reçu plusieurs distinctions, dont le prix de la meilleure réalisatrice au Festival du film romantique de Cabourg 2010 (France) et le prix d'excellence de l'Université di Corsica aux Nuits méditerranéennes du court métrage (Corte, France 2010). Présidé par l'écrivain marocain Abdellatif Laabi, le Festival de Tanger, qui a réuni du 4 au 9 octobre 19 pays avec 53 films en compétition, a récompensé le réalisateur marocain Adil el Fadili en lui attribuant le grand prix du festival pour son film Courte vie. Le prix de la première mention spéciale du jury a été décerné au Slovène Petar Pusic pour le film E-Pigs alors que le prix de la seconde mention est revenu au Turc Filiz Isik Bulut pour le court-métrage Voix. Le prix du meilleur scénario est allé aux Tunisiens Walid Matar et Leila Bouzid pour Condamnations tandis que le prix spécial du jury a été décerné au film grec Inventaire de Vangelis Kalambakas.